18ème
atelier de restauration de l’herbier de Corbière au Muséum d’Histoire Naturelle
de Cherbourg
Samedi 15 février 2020
Les présents et
sympathisants de l’association « Les Curieux de Nature » : Karin,
Lucien, Françoise G, Muriel, Mélusine, Isabelle, Dominique D, Agnès, Rémy,
Véronique C, Dominique T. Ninie , et Nicolas (Jardinier du Bessin) En tout,
13 participants, un nombre modeste de personnes, mais des bénévoles bien
motivés pour cette 1ère restauration de l’année.
De la Société nationale
des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg : Francis, Patrick et Philippe.
Comme à l’accoutumée,
certains voyageurs prennent le bus du petit matin, à 7 h 38, gare de Saint-Lô, d’autres
pratiquent du covoiturage, d’autres encore utilisent le train au tarif
individuel un peu coûteux malheureusement, mais pour tous la nuit a été courte,
la prochaine sera meilleure ce soir.
Et nous voilà
arrivés, heureux, par un temps extrêmement favorable pour un Normand, donc
simplement sans pluie, à la Société des Sciences, accueillis toujours
chaleureusement par Francis (merci encore à lui pour le café chaud et les
petits accompagnements gourmands réconfortants, chocolats, financiers…).
Le « comité
d’accueil » (en partie seulement, mais la tâche ne nous fait pas peur, on
en a vu d’autres !)
Après ce petit réconfort, notre association se met rapidement à l’ouvrage,
comme d’habitude, bien équipée du petit matériel préparé soigneusement par
notre ami Francis. Il a sûrement fallu un gros travail de préparation, on ne le
répétera jamais assez, car les cansons étiquetés « Herbarium Coriovallensis »
avec les calques protecteurs nous
attendaient bien posés sur les tables allongées du Muséum, protégées d’une
nappe papier blanche.
En rappel de précisions, les
herbiers de Cherbourg sont basés essentiellement sur les collections des deux
botanistes normands : Auguste Le Jolis
et Louis Corbière. Selon Marc Pignal, les feuilles de papier support des
herbiers conservés au muséum d’histoire naturelle de Cherbourg sont estimés au
nombre de 200 000 pièces compris les mousses et les lichens. La
restauration faite jusqu’à ce jour est d’environ 50 000 pièces,
essentiellement avec l’herbier de Corbière. Il reste encore l’important herbier
« Le Jolis » qui serait en moins bon état.
Marc Pignal, qui nous rend visite à
Cherbourg, est botaniste. Il a été
responsable de l’herbier national à Paris. Il a étudié sur le terrain la flore
de Guyane et du Brésil, mais aussi des Comores et de Nouvelle-Calédonie. Il est
actuellement chargé de mission au MNHN (Muséum National d’Histoire Naturel),
dirige des programmes liés à la numérisation des collections, comme le projet
franco-brésilien REFLORA ou l’infrastructure bio santé e-ReColNat.
En ce qui concerne
notre association, et notre contribution, nous avons noté, (avec le
comptage de Francis) fin 2019 (17ème atelier),
un cumul de 10 450 pièces restaurées, auxquelles il faut ajouter maintenant 450, pour le 18ème atelier de ce jour, ce qui fait un
total d’environ 10 900 planches de
l’herbier restaurées, au 15 février 2020.
Aujourd’hui,
Francis nous présente de très gros dossiers vétustes à sangles de différentes
familles de phanérogames que nous attaquons joyeusement et qui sont
en plus ou moins bon état.
Voici quelques exemples
notés au hasard parmi tant d’autres, un gros travail de classement restant
à faire après restauration par notre ami Francis:
Anthyllis maritima Schweigg, Fabaceae, Carteret
16/07/1903.
L'Anthyllide vulnéraire est la ou une des plantes hôtes des chenilles des papillons de jour (rhopalocères) de la famille des Lycaenidae.
Rhamnus frangula
19/08/1908 (Bourdaine ou Nerprun)
Erodium moschatum (Bec de Cigogne musqué, Bec-de-grue
musqué) Philbert-sur-Risle (Eure) 06/06/1916.
Astragalus glycyphyllos L. / Astragale à feuilles
de Réglisse (Sainte Mère Eglise 27/07/1916). Ses fleurs et surtout ses feuilles
renferment de la glycyrrhizine, substance qui donne à la racine de réglisse son goût caractéristique.
Poterium
sanguisorba, petite
pimprenelle, notée ici Poterium
dictylocarpium forma hirsuta, Martinvast,
talus de la voie ferrée, 27/06/1892
Les Curieux font
des miracles de très vielles planches dégradées, ils en sortent des
chefs-d’œuvre telle celle-ci-dessus présentée par Véronique ci-dessus
(félicitation) !
Cependant et
malgré tout, un tri de sélection devra
être souvent effectué en raison de l’abondance du prélèvement de certains
taxons, On ne gardera que les plus beaux spécimens.
Noter aussi cette
espèce Spartina x townsendii H &
J.Grooves, Brévands (Manche),
27/09/1906, collectée en grand nombre et annotée ici : espèce nouvelle pour la Manche, devenue
plante envahissante (Zones humides du littoral) !
Parmi les trésors
de botanique de Cherbourg, il nous est impossible de ne pas jeter un œil quelquefois
sur ce qui a permis la conservation, comme les journaux d’époque avec, rien ne
change dans ce monde, les crimes, les catastrophes, les vols, les morts, etc…
des nouvelles « fraîches » croustillantes et passionnantes…
L’ami Nicolas,
botaniste (Les Jardiniers du Bessin), nous permet aussi d’avoir de temps en
temps des précisions sur certaines plantes de l’herbier qui nous paraissent
curieuses, merci à lui d’être venu.
Attention midi
et demi Club Dinette :
Bien manger, bien
boire, pour bien aborder l’après-midi
telle est notre devise ! This is
our motto (In english) ! Telle est votre denise comme disent si
bien les Dupont(d) dans Tintin !
Au retour au
muséum, un bon petit café nous attend pour se mettre en forme et garder
l’esprit clair.
L’après-midi se
déroulera à l’image de ce matin à la fois studieux et plaisant.
Et ça se voit,
n’est-ce pas Ninie ?
Patrick vient nous présenter sa dernière parution fort intéressante
sur les sphinx du Gabon, un ouvrage
qui a du représenter pas mal de travail et qui sera très utile aux
lépidoptéristes de ce pays, et même à l’international, car il n’existait pas
encore de guide aussi complet sur cette famille, nous sommes fiers d’en avoir
fait connaissance.
On est bien à
Cherbourg, non ?
Voici encore quelques
exemples :
Hypecoum procumbens (Linné) Le Cumin couché,
plante méditerranéenne, Toulon le 08/04/1870, akènes récupérés par nos soins :
capsules redressées, comprimées, arquées, formées d'articles nombreux.
Papaver argemone (Le Pavot argémone ou
Coquelicot argémone) espèce de la
famille des Papaveracées, Portbail le 06/06/1890.
Ranunculus sceleratus L. Renoncule scélérate, ou renoncule
à feuilles de céleri, Manche, 30/05/1892. La
plante était connue au Moyen Âge comme « céleri du rire » car son
ingestion provoquait un rictus sur le visage de la personne empoisonnée !
Ficaria grandiflora (Ficaire à grandes fleurs), Toulon 1901
Alsine hybride ou
(Minuartia hybrida) sables maritimes, Carteret, 31/05/1888.
Arenaria leptoclados (Sabline à parois fines,
Sabline grêle),
Solliès-Toucas, Var, 14/06/1891
Honckenya peploides, (Linné) ,
Luc sur mer, 13/07/1916, appelée communément Pourpier de mer, est une plante
vivace de la famille des Caryophyllacées qui pousse sur le littoral atlantique
et de la Manche.
Jolie
plante bien conservée, Potentille fausse Alchémille, Potentilla alchemilloides Lapeyr. Plante vivace de 10-30 cm Col de
Portes à 1500 m, Jura, 08/08/1899.
Et le travail de
restauration s’effectuera à plein temps et à un bon rythme jusqu’à 17 heures.
Nous laisserons une place nette et Francis après notre passage devra encore
faire un grand tri pour grouper les planches restaurées par famille avant de
les mettre en boites dument étiquetées, comme ci-dessous :
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