samedi 28 septembre 2019

Labo bio Tatihou le 28 septembre 2019

Visite du laboratoire de biologie marine de Tatihou
Le samedi 28 septembre 2019.
Départ du bateau Tatihou II à 14 heures à Saint Vaast la Hougue
Organisation collective. Sur projet d'Alice

Visite commentée : Estran et laboratoire par Frederik Chevallier
Chercheurs et chercheuses « Curieux de Nature » présents : Muriel, Françoise G, Hélène, Rémi, Marie Jo, Dominique D, Dominique T, Véronique, Maurice, Françoise D, Bernard, Lisa et Léonie, soit 13 personnes.

Après un départ un peu mouvementé suite à une mauvaise coordination indépendante de notre volonté dans les réservations pour cette visite, qui a occasionné la prise de 2 départs de bateau, le plus grand groupe de Curieux est accueilli amicalement sur l’ile par notre sympathique guide Frederik.

Celui-ci en préambule nous expose brièvement l’histoire et la géographie résumées de Tatihou :
Cette ile de 27 ha appartient au Conservatoire du littoral depuis 1990. Elle est classée Natura 2000. Il y a zéro habitant et 60 lits pour hébergement groupe et individuel. Le succès touristique dégrade les pelouses naturelles et il est fortement recommandé d’emprunter les sentiers de visite. C’est une réserve naturelle intéressante notamment ornithologique, environ 150 espèces d’oiseaux la fréquentent.
Il est conseiller de lire le petit guide du visiteur offert gracieusement à l’accueil billetterie, et on apprend notamment que  l’ile était déjà occupée par l’homme de Neandertal et plus récemment en 1720 un Lazaret a été créé pour protéger la population de la peste.
En 1887, le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris occupe les bâtiments du Lazaret. Les chercheurs y installent un laboratoire maritime avec un château d’eau de mer pour étudier les algues et le plancton et y expérimenter l’élevage du turbo. En 1922 le labo déménage de Tatihou pour Saint Sevran sur Mer (St Malo 35400)
Rapidement nous nous rendons à l’entrée  du laboratoire.

Dans l’entrée, l’affiche humoristique du déménagement du laboratoire avec le commandant Charcot et le « Pourquoi pas »

Situé au rez-de-chaussée du Centre de culture scientifique, le laboratoire de biologie marine accueille les groupes, qu'ils soient scolaires ou non, depuis 1992.
Deux salles de travaux pratiques sont à leur disposition, ainsi qu'une salle humide où les échantillons peuvent être triés, observés et maintenus dans des bassins alimentés en eau de mer. Une salle sèche permet les observations à la loupe binoculaire et au microscope pour 16 personnes.
Ce laboratoire de biologie marine s’est fait une spécialité des espèces bioluminescentes.

Nous entrons dans la salle humide, deux aquaria d’eau de mer nous intéressent particulièrement : le bassin aux turbos et le réservoir de méduses.


Notre médiateur scientifique, Frederik, explique : La méduse commune (Aurelia aurita) appelée aussi Aurélie, méduse bleue ou méduse lune, est un cnidaire. Son mode de reproduction est caractéristique de la plupart des scyphoméduses. En effet, la reproduction se fait en deux stades : le stade libre et le stade benthique. La méduse mâle rejette du sperme, qu'une méduse femelle récupère pour féconder ses ovules. Les œufs ainsi obtenus donnent vie à une larve d'1 mm de diamètre possédant de nombreux cils, appelée planula, qui grandit et tombe au fond de la mer, pour former un polype qui se fixe à un support. Il lui pousse alors des tentacules, puis cette formé fixée commence à se diviser de haut en bas. Cette phase de reproduction asexuée, appelée strobilisation, a lieu après l'hiver et donne dès le début de l'année des ephyra (jeunes méduses d'1 cm de diamètre) qui grandissent jusqu'à devenir des méduses adultes.


Nous poursuivons dans la salle sèche. L'aquaponie (aqua culture et hydroponie – culture hors sol) est un système qui unit la culture de plante et l'élevage de poissons. Dans ce système, les plantes sont cultivées sur un support composé de billes d'argile. La culture est irriguée en circuit fermé par de l'eau provenant d'aquarium (eau douce) où sont élevés les poissons. Des bactéries aérobies issues du substrat transforment l'ammoniaque contenue dans les déjections des poissons en nitrate, directement assimilable par la végétation. L'eau purifiée retourne ensuite dans l'aquarium. Frederik nous avoue avoir récolté quelques belles tomates depuis quelques années où ce réservoir est installé.


Puis les « élèves curieux » prennent place devant leurs microscopes binoculaires, attentifs aux explications de leur « professeur » d’un jour : La bioluminescence, c’est la production de lumière par le vivant. Elle est créée par deux substances, identifiées à la fin du XIXe siècle et nommées luciférase et luciférine, dont la nature biochimique produit de l’énergie, et donc cette lumière. Sont cultivées plusieurs espèces planctoniques bioluminescentes au laboratoire : un dinoflagellé du genre Pyrocystis et un cténophore du genre Mnemiopsis, qui sont présentés depuis 2010 aux groupes en séjour sur l’île.
On trouve la bioluminescence chez les dinoflagellés, les insectes, les poissons et même les vers (découverte récente il y a 5 ans à côté de Nantes). A quoi ça sert ? A manger, ne pas se faire manger, se reproduire.


Studieux, les Curieux prennent des notes.
Les dinoflagellés Pyrocistis lunula : cellules de feu, taille 100 à 1000 micromètres, forme sphérique, fusiforme ou lancéolé, plancton cosmopolite.


Ci-dessus, le schéma fonctionnel de ce dinoflagellé (Dino, du grec ancien terrible » et flagellé du latin flagellum, « fouet ») par Hamelin et Chevallier.
Ce plancton a un cycle jour / nuit (nycthémère). La bioluminescence (Emission de photons) est produite par la migration des chloroplastes dans le cytoplasme de la cellule. Cela produit une couleur bleu vif.
La présentation d’un petit film scientifique par le naturaliste David Attenborough conclut la conférence.


Travaux pratiques : Frederik nous donne une goutte de culture pour Pyrocistis à regarder sous les microscopes binoculaires.


Et chacun peut apercevoir et admirer ce petit monde microscopique fantastique.
Enfin, pour voir le phénomène de bioluminescence lui-même, il est bon de se trouver dans le noir et nous passons dans une petite salle annexe avec le flacon de culture précité. Le noir venu, la surprise est qu’en agitant ce flacon on observe aucune luminescence. En effet, ces animaux cultivés étaient en phase « jour ». Frederik nous présente alors des flacons en phase « nuit » conservés dans le noir, et c’est une révélation magique, en secouant ceux-ci une très belle lumière bleue verte se révèle…
Avant de sortir, Frederik nous indique qu’on peut faire nous même un phénomène de luminescence en frottant 2 morceaux de sucre dans l’obscurité, intéressant, non ? Phénomène de triboluminescence.


Deuxième partie de la visite: Nous passons sur l’estran.
Etude de quelques algues, les ascophylles, les fucus (serratus, vesiculosus), étude de gastéropodes (Patelle, bigorneau, littorine…) et de leur adaptation aux marées. L'ascophylle est une algue de couleur vert olive, mais pouvant être aussi vert-jaune à vert-brun. Elle forme de longues lanières lisses, plates, coriaces, sans nervure médiane et garnies de gros flotteurs à intervalles réguliers.


A la recherche de la petite littorine vivante verte (quand elle est morte elle change de couleur, jaune, rouge, brune)


Puis les « Curieux » soulèvent (et remettent bien en place) quelques petits rochers et découvrent toutes sortes d’animaux (crabes verts, tourteaux, étrilles, anémones de mer, oursins, bouquets, étoiles de mer, syngnathes aiguilles, porcelaines -grains de café, bigorneaux, troques,  vers divers, etc.…) souvent en stade croissance, une nurserie marine extraordinaire, et aussi beaucoup de coquilles de couteaux (solen), quelques palourdes…


Crabe envahisseur de nos côtes. Originaire de l’océan Pacifique, le crabe sanguin (Hemigrapsus sanguineus) a été introduit accidentellement dans le port du Havre en 1990 par l’intermédiaire des navires de commerce. Répandu aujourd’hui sur tout le littoral de la Manche, le crabe sanguin pourrait être un dangereux compétiteur de notre crabe vert local.


Retour à Saint Vaast pleins de bons souvenirs d’une journée mémorable


Et dernier « pot » d’amitié à la Marina.
L’association des Curieux de Nature remercie chaleureusement les organisateurs et particulièrement notre animateur très agréable et pédagogue. Elle conseille cette visite très instructive et amusante à la fois.

samedi 14 septembre 2019

3è atelier Curieux à Quibou le 14-09-2019



Une fois n’est pas coutume, notre valeureux rédacteur a eu un p’tit coup de mou (on en reparlera par la suite…) et donc il faut bien assurer l’intérim (de très courte durée nous l’espérons tous).

Après la période estivale 2019 et 2 ateliers « laborieux » consacrés aux fourmis, quelques Curieux se sont retrouvés à Quibou dans la petite salle dénichée par Agnès et aimablement mise à disposition par la Commune.

Etaient présent(e)s : Dominique D., Agnès, Rémy, Muriel, Françoise G., Karin, Lucien, Quentin, Dominique T., Françoise D. et Bernard.

Nous faisons un petit bilan des 1ers ateliers et préparons les prochains. La formule plaît aux participants (séance de 14h30 à 17h30, avec une ou 2 thématiques, et l’on rappelle que le goûter vient après l’atelier…  on en reparlera par la suite !). Les échanges sont riches et motivants.

On commence par prendre le calendrier et positionner 3 dates puis chacun propose des thèmes, on retiendra :

- Le samedi 19 octobre 2019 : les punaises.    
    - Le samedi 23 novembre 2019 : chacun pourra apporter une 10aine de photos d’insectes, oiseaux… prises pendant nos sorties et nous essayerons ensemble de mettre un nom.
    - Le samedi 14 décembre 2019 : les coccinelles.

Pour commencer l’année nous avions retenu les bourdons et les libellules


Après avoir fait la différence entre diptères et  hyménoptères Lucien nous donne quelques critères pour différencier les abeilles, les bourdons « coucou » et les vrais bourdons. Nous découvrons ainsi la vie passionnante de tous ces insectes et avec l’aide de Lucien nous découvrons quelques bourdons communs. Tout cela illustré par des spécimens étalés et des cadavres épinglés.





 

 


 

Ensuite nous passons aux libellules : exuvies et cadavres sont déterminés à l’aide de la bibliographie apportée par les uns et les autres.

 

 


Ah il est plus de 16h30… non Dominique tu n’es pas obligé de ronger ton crayon ! encore une heure à patienter, regarde tes voisines comme elles sont studieuses…


On toque à la porte, c’est qui ? Visite surprise d’Odile et Patrick et il est presque l’heure du goûter… mais non, dans un ¼ d’heure, pas avant.

 Allez, il maintenant temps de débarrasser la table et de partager un bon goûter bien mérité après cet atelier bien intéressant.





 



Ouf ! notre rédacteur en chef a retrouvé le sourire, je suis certaine qu’il reprendra le stylo pour le prochain compte-rendu.















Et pour aller plus loin pour les plus persévérants :

Ø  Pour celles et ceux qui souhaitent se lancer dans la détermination : une  clé des Bombus de Belgique

Ø https://docplayer.fr/23355836-Suivi-participatif-des-abeilles-livret-d-identification-abeilles-sauvages-suivi-participatif-des-abeilles.html  Ce lien abeilles   présente 5 espèces de bourdons communs et alerte sur les difficultés d'identification.

Ø  Le N° 221 de la revue Penn Ar Bed sur les bourdons du massif armoricain

Ø  un lien pour télécharger, si vous le souhaitez, le pdf sur l'enquête Bourdons, "Contribution à la connaissance des bourdons de Basse-Normandie Synthèse de trois années d’enquête" rédigé par le GRETIA. http://old.gretia.org/dossiers_liens/lassoc/bourdons/bourdons_frame.html


(note de Rémy, l’ami de (presque) toutes les bêtes : On oubliera de lire la phrase : "il est indispensable d’occire les bourdons pour les identifier.")


(note de Lucien : Tout est dit dans cette enquête et on voit qu'il reste de la prospection à faire sur le Calvados et que l'identification précise est délicate (parfois impossible pour les femelles) pour beaucoup d'espèces.

A.Tiredel.