dimanche 3 juillet 2011

Commission naturaliste "Les landes de Millières" (50) les 2 et 3 juillet 2011.

Commission  pluridisciplinaire : botanique, ornithologie, entomologie...Prospections diurnes et nocturnes (chasses aux papillons).


Animation Claire Mouquet et Loïc Chéreau.

HEBERGEMENT :
Locaux du C.P.I.E. du Cotentin, 30 rue de l'hippodrome   B.P. 42    50430 LESSAY           
(Centre  Permanent  d'Initiatives  pour  l'Environnement du Cotentin)     tél. :   02 33 46 37 06
Samedi 2 juillet 2011


Il est près de 13 heures, quand les « Curieux », après avoir pris possession de leur gite se mettent à table pour déguster un agréable repas type « Auberge espagnole » et comme il fait très bon, on mange dehors sur les tables mis à la disposition des locataires. Une grande salade composée à base de haricots verts frais et de jambon artisanal sera le plat principal.
Le gite lui-même, très confortable, a une capacité d’accueil très supérieure à notre modeste groupe de cette nouvelle com’nat,  et, chacun peut prendre tout son aise à souhait.
Sont présents, cette fois, Claire, Loïc, Muriel, Françoise, Anne-Marie, Lili, Mickael, Celia, Dominique (D), Céline, David, Dominique (T), et Andrée qui nous rejoindra demain matin, soient 13 joyeux naturalistes.
Et, c’est parti pour une sérieuse prospection au site de La Lande de La Feuillie, à quelques encablures de notre base, covoiturage oblige.


Armés de filets, de fauchoirs et de parapluie japonais, la troupe enthousiaste se met en ordre de bataille, par un temps superbe, ni trop chaud, ni trop froid, prometteur de belles découvertes dans ce milieu spécial des tourbières acides et pauvres, mais ô combien riches en particularités vivantes.
On rencontre:
L’Hespérie de la Houque (Thymelicus sylvestris) et Protodeltote pygarga, nom vernaculaire : L'Albule (de Savon !)
Notre ami le Myrtil (Maniola jurtina) et le beau longicorne Rutpela maculata.
Tout fait l’objet de photographie, même les mouches à longues pattes (Dolichopodidae) sur l’eau stagnante, qui demandent beaucoup de patience pour une photo nette avec un compact, si bon soit-il.
Il est de nouveau déterminé:
Leptura rubra.
Sur une coupe de pin, chenille de Lymantria dispar, le bombyx disparate, en train de faire son cocon, et en soulevant une buche, de splendides tritons marbrés (Triturus marmoratus) dérangés par de vilains êtres humains.
Célia et Loïc ont « attaqué » la flore de Provost, à l’ombre des chênes.









Oenanthe safranée (Oenanthe crocata), selon Wikipedia : D'la chue, ou d'la chue dg'ieau, d'la clyiche, d'la couoyonnée, d'la vaque enraigie (pôin-faie), et tchiquefais étout du paînfais est eune pliante pouaîsonneuse tchi craît l'long dé russieaux et fôssés. La pliante, et sustout la réchinne, èrsembl'ye hardi à d'la pânnais, mais eune réchinne est assez pouor tuer eune vaque. Ch'est eune pliante don tchi dangèle dans les clios.
Puis viennent quelques bonnes bêtes:
Le criquet des pâtures (Chorthippus parallelus), et la sylvaine (Ochlodes faunus)
Plebejus argus, le petit argus, et la vedette de la lande, la plante carnivore (Drosera SP):





La zygène des près (Zygaena trifolii) sur une lobélie brûlante (Lobelia urens) et le balanin des noisettes (Curculio nucum) dans la jungle de l’avant bras poilu du photographe (Il cherche les noisettes ?)
Le genêt à piquant : Genista anglica, autres arbustes notés : la bourdaine et le saule rampant.
Pleine saison pour notre camarade le demi-deuil (Melanargia galathea) et ce superbe petit papillon, plus rare, portant le doux nom de miroir (Heteropterus morpheus) Les plantes nourricières de la chenille sont : la molinie (Molinia caerulea), le roseau commun (Phragmites australis) ,  le brachypode des bois (Brachypodium sylvaticum) et  la graminée (Calamagrostis canescens).

  
La forêt de la Feuillie : Essentiellement des pins avec de grandes allées modérément fauchées. Un lieu de prospection idéal.
Les «Curieuses de nature » se fondent dans cette magnifique nature sauvage !
Elles identifient:
Le beau orchis des landes (Dactylorhiza maculata) et Carum verticillatum (Carvi verticillé), plus une autre délicate orchidée (Spiranthes aestivalis).
La  linaigrette (Salez et poivrez à volonté !),  la bordure ensanglantée (Diachrisia sannio), famille des écailles, chenille sur diverses plantes basses et bruyères, et une jeune pousse de bourdaine (Frangula alnus).

 

Et voici un exemple typique des « Curieux » lâchés dans une belle prairie ! C’est un régal pour les yeux ! Le bonheur est dans le pré !




D’autres découvertes : un jeune bombyx à livrée (Malacosoma neustria) et sur un chêne, le Thécla du chêne, naturellement (Neozephyrus quercus), deux très beaux papillons.
Une gracieuse libellule : Sympetrum striolatum et un criquet vert à pattes rouges.

19 heures, il faut bien rentrer, toutes les bonnes choses ont une fin (et aussi une soif)! Du Meuh cola à boire, à la vache, qu’est-ce qu’on n’invente pas en Normandie !

Après l’apéro, suit un petit diner copieux et savoureux : Salade composée, quiche aux carottes et cumin, quiche aux courgettes et féta, plateau de fromage, gâteau au fromage blanc vanillé, spéculoos et framboises, crêpes et cerises, rien que ça ! Un effort considérable est demandé aux convives, le ventre plein, pour participer à une, encore, super chasse aux papillons sur les terres appartenant au Symel (Syndicat Mixte Espaces Littoraux de la Manche) de La Lande du camp

La lande du camp, située sur la commune de Lessay, s’étend sur environ 100 ha au sud de l’aérodrome, et représente, aujourd’hui, environ un quart de la superficie de landes ouvertes des landes de Lessay, d’où son intérêt patrimonial majeur.
Vaste secteur ou alternent des landes sèches ou plus humides, tourbières, mares et fossés, bosquets de saules et semis de pins, elle est un exemple type de ces "étendues vaines et vagues" d’où les hommes se sont acharnés depuis des centaines d’années à tirer leur subsistance.
Héritage de ces pratiques qui l’ont remaniée jusqu’au milieu du 20eme siècle, le patrimoine
naturel qu’elle présente n’en est pourtant pas moins remarquable : La Lande du camp accueille par exemple 5 espèces de plantes carnivores, dont deux espèces aquatiques

Dès la tombée de la nuit vole ce magnifique et rare micro : Pempelia palumbella, chenille sur la callune, la bruyère et le thym, et ce peu commun Pseudoterpna coronillaria, l'Hémithée de l'Ajonc. Ca commence bien !
L’association s’installe confortablement pour une nuit qui promet une belle  « récolte ». Deux lampes seront allumées, une à l’orée de la lande plein champ, dans l’espoir d’attirer les espèces rares et particulières à ce milieu de tourbière, et l’autre dans le petit chemin d’arrivée boisé de multiples essences d’arbres et d’arbustes pour une chasse plus classique et diversifiée.

Liste des papillons :    (94 espèces)
Abraxas grossulariata (Linnaeus, 1758)
Abromias lithoxylaea (Denis & Schiffermüller, 1775)
Abromias monoglypha (Hufnagel, 1766)
Alcis repandata (Linnaeus, 1758)
Anania coronata (Hufnagel 1767)
Anania hortulata (Linnaeus 1758)
Anania lancealis (Denis & Schiffermuller 1775)
Archips podana (Scopoli 1763)
Axylia putris (Linnaeus, 1761)
Bena bicolorana (Fuessly, 1775)
Biston betularia (Linnaeus, 1758)
Brachylomia viminalis (Fabricius, 1776)
Cabera exanthemata (Scopoli, 1763)
Cabera pusaria (Linnaeus, 1758)
Carcina quercana (Fabricius 1775)
Chloroclystis v-ata (Haworth, 1809)
Chrysoteuchia culmella (Linnaeus 1758)
Cilix glaucata (Scopoli, 1763)
Cleorodes lichenaria (Hufnagel, 1767)
Colocasia coryli (Linnaeus, 1758)
Cosmia trapezina (Linnaeus, 1767)
Crocallis elinguaria (Linnaeus, 1758)
Cybosia mesomella (Linnaeus, 1758)
Deilephila elpenor (Linnaeus, 1758)
Diachrysia chrysitis (Linnaeus, 1758)
Diacrisia sannio (Linnaeus, 1758)
Ectropis crepuscularia (Denis & Schiffermüller, 1775)
Eilema caniola (Hübner, 1808)
Eilema complana (Linnaeus, 1758)
Eilema depressa (Esper, 1787)
Eilema griseola (Hübner, 1803)
Eilema lurideola (Zincken, 1817)
Endotricha flammealis (Denis & Schiffermuller 1775)
Eudonia delunella (Stainton 1849)
Euproctis chrysorrhoea (Linnaeus, 1758)
Euproctis similis (Fuessly, 1775)
Euthrix potatoria (Linnaeus, 1758)
Geometra papilionaria (Linnaeus, 1758)
Habrosyne pyritoides (Hufnagel, 1766)
Hemithea aestivaria (Hübner, 1789)
Herminia grisealis (Denis & Schiffermüller, 1775)
Hoplodrina blanda (Denis & Schiffermüller, 1775)
Hoplodrina octogenaria (Goeze, 1781)
Hyboma strigosa (Denis & Schiffermüller, 1775)
Hydriomena furcata (Thunberg, 1784)
Hypomecis punctinalis (Scopoli, 1763)
Idaea biselata (Hufnagel, 1767)
Idaea aversata (Linnaeus, 1758)
Idaea fuscovenosa (Goeze, 1781)
Idaea sylvestraria (Hübner, 1799)
Lacanobia oleracea (Linnaeus, 1758)
Laothoe populi (Linnaeus, 1758)
Laspeyria flexula (Denis & Schiffermüller, 1775)
Ligdia adustata (Denis & Schiffermüller, 1775)
Lithosia quadra (Linnaeus, 1758)
Lomaspilis marginata (Linnaeus, 1758)
Lycophotia porphyrea (Denis & Schiffermüller, 1775)
Lymantria dispar (Linnaeus, 1758)
Lymantria monacha (Linnaeus, 1758)
Macrochilo cribrumalis (Hübner, 1793)
Malacosoma neustria (Linnaeus, 1758)
Melanchra persicariae (Linnaeus, 1761)
Miltochrista miniata (Forster, 1771)
Moma alpium (Osbeck, 1778)
Mythimna ferrago (Fabricius, 1787)
Mythimna impura (Hübner, 1808)
Noctua pronuba Linnaeus, 1758
Nola cucullatella (Linnaeus, 1758)
Oligia versicolor (Borkhausen, 1792)
Opisthograptis luteolata (Linnaeus, 1758)
Pachycnemia hippocastanaria (Hübner, 1799)
Parapoynx stratiotata (Linnaeus 1758)
Pasiphila rectangulata (Linnaeus, 1758)
Pempelia palumbella (Denis & Schiffermuller 1775)
Phalera bucephala (Linnaeus, 1758)
Phycita roborella (Denis & Schiffermuller 1775)
Plagodis dolabraria (Linnaeus, 1767)
Pleuroptya ruralis (Scopoli 1763)
Protodeltote pygarga (Hufnagel, 1766)
Pseudoterpna coronillaria (Hübner, 1817)
Pterapherapteryx sexalata (Retzius, 1783)
Rusina ferruginea (Esper, 1785)
Scoliopteryx libatrix (Linnaeus, 1758)
Scoparia ambigualis (Treitschke 1829)
Scoparia basistrigalis Knaggs 1866
Scotopteryx luridata (Hufnagel, 1767)
Selenia lunularia (Hübner, 1788)
Smerinthus ocellata (Linnaeus, 1758)
Sphinx ligustri (Linnaeus, 1758)
Subacronicta megacephala (Denis & Schiffermüller, 1775)
Tethea ocularis (Linnaeus, 1767)
Trachea atriplicis (Linnaeus, 1758)
Xestia triangulum (Hufnagel, 1766)
Zeuzera pyrina (Linnaeus, 1761)

A noter, une remarquable découverte par l'équipe "à l'orée du bois en plein champ" une nouvelle espèce pour le département de la Manche: Idaea sylvestraria (Hübner 1799), un événement rare qui sera fêté comme il se doit par notre brillante association!



Les chasseurs passionnés n’oublient pas, pour tenir le coup de prendre un bon café et manger un morceau comme une bonne crêpe confiture ou des petits gâteaux secs.
La nuit pour les plus acharnés se termine à presque 3 heures du matin, il est grand temps de se coucher !

Dimanche 3 juillet 2011

Petit déjeuner un peu tardif, mais ensoleillé et convivial. Une décision collective est alors prise pour l’organisation de la journée : il est décidé de partir pique-niquer sur le futur lieu de prospection dans la partie nord de la lande de Millières, aux alentours du plan d’eau de l’ancienne carrière de sable. Auparavant le nettoyage du gite est exécuté par tous impeccablement, le matériel rangé dans les véhicules.
Et en voiture Simone !
Arrivés sur place, avec le beau temps, les Curieux se laissent aller :
 
Les photographes s'en donnent à coeur joie. J’vous l’disais : Y sont fous ces « Curieux » !  
Et les observations tombent:
On retrouve notre ami Rutpela maculata, on identifie Enallagma cyathigerum, l'Agrion porte-coupe.
Puis, le leste verdoyant : Lestes virens, et le géomètre à barreaux : Chiasmia clathrata (Quel nom !)
Onychogomphus forcipatus, le gomphe à forceps, idaea serpentata, l'Acidalie sinuée (sympa comme noms !)
Ischnura elegans, comme le nom l’indique, et de nouveau : Sympetrum striolatum
Accouplement de zygènes (ou y a d’la gêne,  y a pas d’plaisir !) et  Leptura fulva (célibataire).
Une amusante punaise : Piezodorus lituratus et Lestes dryas, le fameux lestes des bois, un zigue au ptère très habile.
Un joli Curculionidae et Elasmostethus interstinctus (larve), la punaise du bouleau (bien connue des fonctionnaires!)

Ah le beau citron, (Gonepteryx rhamni), pas pressé ce jour là, pour la (bonne) photo, et notre pote le petit cuivré (Lycaena phlaeas), un bel alliage, non ?


Toutes ces émotions et ces belles bêtes nous donnent faim et… il n’est pas loin de 14 heures, aïe, aïe, aïe ! 
On s’installe au frais sous les arbres et on déballe : melon,  gâteau de crêpes saumon/surimi, cake au thon, 
poulet froid,  fromages, clafouti aux abricots, café. Pas mal, hein ? Qui dit mieux ?                                                                                                                                                                               

 Sur la photo ci-dessus, on peut apercevoir, au loin, notre amie Muriel qui observe impatiemment la canopée des arbres et pour cause, lire ci-dessous :
Exceptionnel : il a été vu, mais pas attrapé, un rare grand mars changeant (Apatura iris) et aussi, peu fréquente, une grande tortue (Nymphalis polychloros) ! 

                                                                                        
 Après manger, un troisième site pour les plus courageux La lande de la Rendurie
Lande marécageuse à molinies ou on peut récolter spécialement des petits coléoptères et autres insectes aquatiques.
Mais le fatigue du WE se fait sentir surtout après une chasse samedi soir très tardive.

Un peu de récupération au soleil et on regagne les véhicules. Il est temps de se dire au revoir, cette fois-ci pas de photo de groupe posée, mais, toujours, de chaleureux au revoir (snif) avec l’espoir de se retrouver bientôt et le plus vite possible.


Pour terminer en beauté le récit des nouvelles aventures des « Curieux »,  il m’est agréable de vous  montrer cette exceptionnelle photo de notre camarade Rémy :

Photo de Rémy Gautier et sa légende : les feuilles mortes se ramassent à l'appel (de la reproduction).
FIN

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