Pâques en Côte d'Armor du 7 ou 8 avril au lundi 10 avril 2023
Le randogîte de Lanmodez (Lanvoadez)
Ile de Bréhat (Enez-Vriad). Sillon de Talbert (Erv an Talberzh)
En route pour la Bretagne : Gabrielle, Hubert, Hélène, La Dom, Françoise, Bernard, Patrick, Odile, Véro D, Dominique, Agnès, Rémy, Edith, Cédric, Elise, Loïc, Claire M, Célian, Laurence, François, Karin, Lucien, Claire C, Florence, Marlène, Anne-Marie, Jean Marc (soit 27 touristes-prospecteurs- entomologistes) vont endurer les « épreuves » relatées ci-dessous :
Le vendredi 7 avril:
Il est 16 heures 30 et les premiers invités investissent la salle à manger du gite qui leur semble tout à fait accueillante.
L’environnement le semble aussi et bien sûr un petit rafraichissement après la route est nécessaire.
Vers 19 heures, les nouveaux « Bretons immigrés normands », sont presque tous arrivés. Nos charmantes organisatrices et animatrices Hélène et Gabrielle dévoilent alors une partie du beau programme du long WE Pascal.
Première chose à faire prendre des forces pour les 3 jours « d’épreuves » à venir :
Très belles tablées conviviales (définition de ce mot : Relatif à la nourriture prise en commun et avec plaisir.). A droite.
Et à gauche.
S’en suit une première chasse aux papillons (balafenn, ar valafenn) obligatoire pour les Curieux :
Alsophila aescularia
Pterostoma palpina
Orthosia gothica
Chenille d’Euplagia quadripunctaria
Lampropteryx suffumata
Selenia dentaria
Cadavre d’Xanthorhoe fluctuata
Et à noter une jolie petite araignée : Zygiella x-notata (l’épeire des fenêtres)
Lever matinal mais avec le sourire, félicitation Marlène.
Le samedi 8 avril:
Le Sillon de Talbert (Erv an Talberzh)
Reserve naturelle régionale (Mirva natur rannvroel)
Allez Véro, un p’tit dernier Kawa et :
Rendez vous au parking de Porz Ran près de la maison du Sillon de Talbert commune de Pleubian (Pleuvihan)
Un petit groupe d’irréductibles marcheurs décide de se rendre au parking à pied, encore félicitation. Marlène, Jean-Marc, Anne-Marie et Claire + Dominique !
Sillon. Brèche. Chou marin. Bécasseaux variables au reposoir. Espèces nicheuses : Grands gravelots, gravelots à collier interrompu, sterne naine, pipit farlouse…
La mer étant haute, le sillon est complètement submergé, l’équipe se met en marche sur le chemin du littoral.
Un aller et retour de prospection et de belles photos.
Un moment de détente pour Célian et sa fameuse trottinette. Il est l’heure de revenir.
Quelques données entomologistes relevées ce matin :
Oiseaux
Linotte mélodieuse
Troglodyte mignon
Pluvier argenté
Bouscarle de Cetti
Pouillot véloce
Hirondelle de rivage
Bergeronnette printanière
Pinson des arbres
Rouge-gorge
Bernache cravant
Insectes
Forficula auricularia
Porcellio scaber
Philoscia muscorum
Porcellionides cingendus
Harpactea hombergi
Macroglossum stellatarum
Chenille d’Euproctis chrysorrhoea
Pararge aegeria
Philorhizus melanocephalus
Demetrias atricapillus
Coccinella septempunctata
Cornu aspersum
Phaleria cadaverina
Retour donc au parking pour un pique-nique rapide, et une courte sieste, sous l’Å“il amusé de Karin et Lucien.
Puis dès 13h, départ pour explorer le fameux Sillon de Talbert.
Les Curieux rencontrent leur guide à 13 heures 10 précises.
Un intéressant exposé de la part de notre guide garde du conservatoire du littoral qui insiste sur cet environnement fragile. La Réserve naturelle régionale du Sillon de Talbert est une RNR de la région Bretagne. Elle couvre une superficie de 205 hectares. Le sillon s'étend vers le nord-est dans la Manche. sur environ 3,2 km de long pour une largeur moyenne de 100 m et une hauteur variant de 10 à 15 m. Le cordon primitif jusqu’à la moitié du 18ème siècle reliait la côte à l’archipel d’Ollone précisément à l’ilot de Talbert, et il recule depuis pour être maintenant une flèche littorale à pointe libre. Récemment, une brèche s’est ouverte en mars 2018 à l’occasion d’une grande marée. Cependant ce cordon de sable et de galets est loin d’être fixe. Les observations ont mis en évidence un « recul continu et important » vers la terre, jusqu’à 160 mètres. De 1930 à 2002, il a bougé de 1,20 m par an en moyenne. De 2002 à 2017, cette tendance s’est accélérée, il bouge en moyenne de 2 mètres par an. A moyen terme, le sillon devrait poursuivre son recul vers le sud-est, le devenir du sillon reste incertain. Des travaux d’enrochements ont été effectués pour la fixation du sillon et le rebouchement de brèche mais ils ont tous échoués. Ici le marnage est de 12 mètre, la houle dominante du nord-ouest. Une légère clôture de protection à ne pas franchir pour les visiteurs a été posée sur le haut du sillon en protégeant la partie sud est (nidifications).
Noter au large les queues de comète (Men-buas) accumulations de sable et de galets. La partie non submergée du sillon a été utilisée autrefois pour le séchage des algues (activité goémonière). En archéologie, sur ce littoral au-delà du sillon on note la présence de sépultures néolithiques. Les hommes ont habité ces régions, le niveau de la mer étant plus bas de 120 m environ (période de glaciation).
La maison du sillon à proximité du site accueille les promeneurs 48 rue du sillon.
Magnifique plan d’Hélène avec le détail des différentes parties du sillon.
La visite de cette « flèche minérale » s’effectue d’un pas assez soutenu avec un soleil agréable mais une bonne brise rafraichissante. Le guide effectuant de nombreux arrêts pour tenir compte des changements des structures géologiques (remblais de galets, sables, secteurs en érosions en accrétions, etc.), de l’environnement, de la flore et laisses de mer, des oiseaux et même de la composition pétrographique des galets et enrochements.
La mer sans arrêt roulait ses galets : Granodiorite de Talbert, microgranodiorite de Pleubian, microgranite de Loguivy, granite de Porz Scarff, microgranite de l’Arcouest, grès rose secteur Bréhec, Ignimbrite de Porz Even, Dolérite filon Trégorois, silex crétacé centre Manche, gneiss icartiens (2 milliards d’années).
Franchissement de la grande brèche.
Lucien au bout du sillon. Au loin l’archipel d’Ollone.
Le bruit du vent soutenu et frais, la marche sur un sol instable et les km parcourus font que le groupe d’explorateurs est bien heureux de retrouver « la terre ferme » vers 18 heures.
Richesses végétales du site : Renouée de Ray, Chardon bleu, Chou marin Bette maritime, chiendent des sables, oyats, arroche des sables, pavot cornu, pourpier de mer, panicaut maritime, zostère naine, Spartine anglaise et maritime, salicorne, obione, jonc maritime, etc.
Richesses ornithologiques : Nicheurs : Pipits farlouse , Gravelots à collier interrompu, Alouettes des champs, Grands gravelots, Sternes naines, Sternes pierregarin, Autres espèces : pipits maritime, Huîtriers-pie, Courlis, Bernaches cravants, Harles huppés, Bécasseaux sanderling, Bruants des neige, Traquets motteux, Pluviers argentés, Tournepierres à colliers, Aigrettes garzettes, Goélands, et de nombreuses espèces migratrices..
Insectes : Broscus cephalotes, Bembix rostrata,
Retour au gîte puis, comme nous l'avions fait d'autres fois et pour limiter le nombre de repas à prévoir -et pour le plaisir, dîner au restaurant à Tréguier.
Au Bistrot d’Ernest. Avis partagé sur la qualité de ce restaurant, malgré son bon accueil, pour beaucoup il n’est pas à recommander. Ordralphabétix a du aller chercher son poisson à Lutèce ! Mais on se met les pieds sous la table et on est servi, c’est un avantage, merci à l’association qui offre amicalement la boisson.
Au gite, 2ème soir de chasse, évidement
Selenia dentaria femelle 1ère génération. L'Ennomos illunaire. Nourriture de la chenille : Divers feuillus et arbustes.
Drymonia querna. La Demi-lune blanche, le Druide. Nourriture de la chenille : Chêne, Hêtre. N.B. : Il semblerait qu’il ne soit pas présent chez les Grands Bretons.
Le dimanche 9 avril:
L’Ile de Bréhat (Enez Vriad)
Départ à 8h30 pour la Pointe de l'Arcouest (30mns), l'embarcadère pour Bréhat.
Départ de la vedette à 9h30, débarquement direct sur Bréhat pour certains, tour de l'île de 45 mn pour les autres.
Visite de Bréhat à pied, l'heure du retour n'est pas (encore) définie, le dernier bateau quitte l'île à 19h.
Bréhat vient peut-être du gaulois briga signifiant « hauteur ».
L'archipel qui forme le territoire de la commune « Ile de Bréhat » est d'une superficie totale de 309 hectares, incluant l'île principale et 86 îlots et récifs voisins, ainsi que le groupe d'écueils nommé plateau des Roches-Douvres, situé à 30 km au nord/nord-est
Avec 290 ha, l'île principale, longue de 3,5 km et large de 1,5 km maximum, est en fait composée à marée haute de deux îles réunies au XVIIIe siècle, par un pont-chaussée (ou pont ar Prat c'est-à -dire « pont de la Prairie », appelé aussi « pont-chaussée Vauban ») : l'« île Nord » au relief de landes et l'« île Sud » plus fleurie.
Une hôtesse du syndicat d’initiative (Photo Odile)
400 habitants l’hiver, 5000 l’été. Site naturel classé, climat particulièrement doux : Vipérines, Eucalyptus, Palmiers, Céanothes, Agapanthes, Figuiers, Herbes de la pampa y prospèrent.
Pour compléter ce résumé voir le site de Wikipédia, l’histoire des cet archipel est très intéressante.
Paysages de cartes postales :
Du haut de la chapelle Saint Michel
A la pointe de l’ile nord, granit rose
Végétation printanière très abondante : Smyrnium olusatrum (Maceron cultivé) et Allium triquetrum (Ail à trois angles)
L’azuré des nerpruns (Celastrina argiolus)
(Photo Hélène)
Bibionidae sur silène enflé.
Ornithologie :
Pouillot véloce
Pinson des arbres
Grand cormoran
Pie bavarde
Fou de Bassan
Tournepierre à collier
Insectes :
Coccinelle à 7 points
Vulcain
Tircis
Harmonia axyridis
Chilocorus renipustulatus
Kenavo Enez Vriad
De retour à terre, repas et soirée au gîte ... et présentation de la journée du lundi.
Tartinage pour l’apéro et déter. bota pour les gens sérieux !
Avant d’attaquer les excellentes soupes poireaux pommes de terre, betteraves, etc. à la crème si on aime, les gratins lasagnes, cannellonis et autres abondants plats, tous délicieux préparés par des « cordons bleus » Curieuses, sans oublier les fameux desserts « maison » à n’en plus finir…
Et belle chasse le soir, la « plus mieux » depuis le début ! Température adoucie, menace de pluie, c’est parfait…
Monopis crocicapitella
Epiphyas postvittana
Menophra abruptaria
Anchoscelis lunosa
Gymnoscelis rufifasciata
Biston strataria
Alsophila aescularia
Drymonia querna
Nola confusalis
Ochropleura plecta
Le lundi 10 avril:
Après le petit déjeuner, rangement et nettoyage du gîte (on a eu les compliments de la gestionnaire des lieux !)
Départ pour la Forêt de Penhoat-Lancerf, site protégé du Conservatoire du Littoral- randonnée forestière puis ... pique-nique!
Sympa la forêt (accessible par train en plus) avec des jeux bretons typiques
Belle trouvaille de Loïc sous une pierre : Elona quimperiana (Escargot de Quimper), espèce endémique de Bretagne.
Loïc, Dominique etc.
Jean-Marc, Anne-Marie, Marlène, Odile.
Après avoir admiré la belle vue du château de la Roche Jagu, au sommet de la rive gauche du fleuve Trieux, on revient la faim au ventre, le parcours est facile, air vivifiant, bon pour la santé…
Pour suivre, un apéro bière improvisé, puis pique-nique entre 2 gouttes d’eau et un poil de soleil, à même le sol, ce qui n’a jamais découragé la « famille » Curieuse, bien au contraire, le partage étant toujours de rigueur, jusqu’aux Å“ufs de Pâques de Célian.
Ornithologie :
Pinson des arbres
Fauvette à tête noire
Grimpereau des bois
Roitelet triple-bandeau
Sittelle torchepot
Grand Corbeau
Départ pour les jardins de l'Abbaye de Beaufort à Paimpol.
La visite des bâtiments est complète (Lundi de Pâques) le groupe décide de visiter les jardins périphériques et ça tombe bien le domaine des Curieux c’est la nature et moins les pierres et les meubles, bien qu’ils dénichent souvent des petites bêtes en intérieur…
Pas possible, on est partout !
Vue vers l’anse de Beauport.
Marlène, La Dom, Agnès, Odile et Bernard, un moment de détente.
Quelques dernières observations sous une écorce :
Dysdera crocata
Nuctenea umbratica
Ornithologie :
Tadorne de Belon
Chardonneret élégant
Bruant des roseaux
Bouscarle de Cetti
Cisticole des joncs
Botanique :
Carex pendula
Ajonc d’Europe
Stellaire holostée
Bette maritime
Photo de « famille »
Toutes les bonnes choses ayant une fin et compte tenu que les « nobles travailleurs syndiqués » bossent en principe demain matin, c’est l’au revoir bien triste et le retour vers la Normandie.
Triste non, parce que nous allons nous revoir, espérons bientôt pour de nouvelles aventures, chants d’oiseaux, forêt de Valcongrain… (Si vous le voulez bien).
Et grand merci aux organisatrices animatrices qui ont fait un travail formidable, pas évident, pour que tout se passe au mieux pendant ce séjour parfait : La Dom, Hélène et Gabrielle.
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