samedi 27 juin 2015

Café Curieux de Nature "Papillons de jour et libellules en Forêt de Cerisy" 27-06-2015


Proposé par Claire Mouquet, en partenariat avec la Maison de la forêt.

Du filet à papillons.

Il y a plusieurs sortes de filets à papillons. Les grands (diamètre 55 cm), les moyens (45 cm), les petits (35 cm). Il y en a des blancs, des noirs, des marrons.
Ils se manient à peu près comme une raquette de tennis, en smash, en lob, voire en service-volée.
Il y a des joueurs rapides (Claire), des lents (Jacques), des maladroits (Gabrielle). Et des joueurs de  6 à 66 ans, aussi acharnés les uns que les autres.
Ça se joue dans les espaces dégagés comme les bermes des allées forestières que l’ONF, représenté par Sébastien en tenue réglementaire d’été, élargit pour favoriser les zones d’alimentation des papillons et autres libellules.

Du lieu de rendez-vous à la Maison de la Forêt, nous  nous rendons à la Maison Forestière du Bois l’Abbé.
Notre petite troupe est constituée pour moitié de participants inscrits auprès de la Maison de la Forêt et pour autre moitié de Curieux de Nature. Hérissée de filets à papillons, elle quitte la Maison Forestière du Bois l’Abbé en fauchant l’air dans tous les sens.
Les plus habiles attrapent successivement des espèces communes de la Forêt de Cerisy, Myrtil, Petit sylvain, Piérides du chou et du navet, d’autres moins fréquentes, Demi-deuil, Hespérie de la houlque, Tristan.
Melanargia galathea.
Thymelus sylvestris.
Aphantopus hyperanthus.
Quelques papillons blancs volent le long des taillis à la vitesse faramineuse de 15 kms/heure, semant leurs poursuivants.
Les ronciers ne sont pas toujours favorables à l’amplitude du smash et une nouvelle technique « à deux filets » est mise au point par Nathalie : un filet vient couvrir l’autre resté béant pour piéger l’insecte.

Loin des mares, nous rencontrons déjà une belle femelle de Calopteryx en chasse dans une prairie forestière en compagnie de sauterelles (antennes longues) et de criquets (antennes courtes). Les zygènes  font admirer leurs points écarlates et leur abdomen bleu foncé.
Arrivés aux mares, en bas d’une magnifique prairie où les fleurs rouges des poacées (Agrostis) ondulent au vent, nous attrapons un magnifique Anax empereur. Claire nous guide pour l’identifier avec la clé qu’elle nous a fournie. L’Anax se laisse manipuler sans broncher. Ce qui sert de leçon à la libellule déprimée qui virevolte au-dessus de la mare et nargue notre batterie de filets pendant un bon quart d’heure. A 10 centimètres près, elle s’échappe immanquablement, ne nous laissant qu’entrevoir son corps aplati d’un bleu grisé.

















Les agrions, quant à eux, sont moins retors et se laissent attraper sans difficulté. Pincés par les ailes, ils nous laissent détailler leurs têtes (taches larges), leurs thorax, leurs abdomens (bleus). Nous avons donc Messieurs Agrion jouvencelle et Agrion mignon.

Libérés, ils retournent trouver leurs dames qu’ils saisissent par le thorax pour copuler. Les tandems volent de concert au-dessus de l’eau et la femelle vient incruster ses œufs dans les végétaux de la mare grâce à son ovipositeur.



L’originale parmi tous ces odonates, c’est la Petite nymphe à corps de feu, qui se distingue par son coloris d’un rouge brillant.

Parmi les joncs en bord de mare, des mues, appelées exuvies pour les libellules, sont trouvées. Ces fourreaux de peau sont laissés par les demoiselles (à gauche) et les libellules (à droite) lors du passage de l’individu de l’état larve aquatique à l’état d’adulte volant.
Nous continuons sur un chemin un peu chamboulé par les travaux de l’hiver : une parcelle de résineux anciens a été entièrement coupée pour permettre sa régénération.
Le couvert de résineux est un milieu pauvre : le transformer en un milieu plus ouvert et ensoleillé enrichira considérablement ce site.

Sébastien nous fait part des attaques d’opposants à ces travaux qui s’en prennent à l’ONF sans s’en être fait expliquer l’objectif. Pourtant un panneau d’information fort bien fait donne toute la démarche de cette transformation.
 De retour à la Maison Forestière, la panoplie de filets est rangée dans les voitures.

Nous nous abritons du soleil dans le sous-bois pour y déguster tartes et petits gâteaux … avec un jus de pomme rafraîchissant. En récompense de notre belle prestation, nous recevons une carte éditée par l’ONF : « apprends à dessiner une libellule ». 
Beau trophée !


Rédigé par Gabrielle.
Crédits photos : Claire, Gabrielle et Loïc.





















dimanche 14 juin 2015

Fête Paysanne à Saint-Lô.14-06-2015



Dimanche 14 juin 2015, participation des Curieux de Nature à la Fête Paysanne à Saint-Lô, route de Baudre, organisée par l'Afir (Association pour la formation et l'information en rural de la Manche) et la Confédération Paysanne de Basse-Normandie.



Le rendez-vous est dès 9h sur les champs de la ferme, une exploitation bio mixte laitière et maraîchère, pour aménager le stand mis à notre disposition par les organisateurs. Dominique, Karin et Lucien se sont retrouvés sur le parking champêtre de la manifestation, Claire et Loïc étaient déjà à pied d’œuvre. 

Claire avait relevé ses pièges à hétérocères placés la veille au soir  à proximité d'un étang. Les captures (environ une trentaine d'espèces) allaient, depuis leurs tubes, interpeller les visiteurs et participer à l'accroche de notre petit stand. Les plus mordus guidés par Claire tenteront même une identification et tous seront surpris de découvrir une telle diversité de couleurs et de formes chez des papillons qualifiés d'anodins et méconnus.



Quelques rameaux, des feuilles d’arbres et d’arbrisseaux de nos haies, collectés le matin allaient inciter à utiliser une clé d'identification et souvent remettre en confiance les plus anciens avec leurs connaissances en botanique.

Claire et Loïc ont beaucoup joué au Mémory du petit naturaliste - avec les plus jeunes bien sûr -  et malgré leur connaissance des cartes, ils n'ont pas gagné beaucoup de parties.
 

La bino allait connaître un succès permanent pour tous les âges même si le premier coup d’œil n'était pas toujours évident, les «je ne vois rien» ont été nombreux. C'est vrai qu'avec les enfants, le réglage de l'écartement pupillaire devait être souvent repris et des doigts ne traînaient pas toujours où il fallait. Mais l'observation des écailles sur les ailes de papillon était un émerveillement et pour beaucoup une découverte. 



Parfois, certains essayaient de déplacer les fibres optiques de l'éclairage pensant pouvoir observer à un autre endroit de la petite boîte contenant les spécimens, d'autres demandaient à observer les quelques punaises et le carabe épinglés dans un coin de la boîte. Lucien a été pour une bonne partie de la journée le préposé à la bino.



Beaucoup d'animations se sont succédées tout au long de la journée : visites de la ferme laitière et des exploitations maraîchères, travail vraiment étonnant avec des chiens de berger et un petit troupeau de moutons, ... mais aussi un petit marché fermier où nous avons retrouvé Jérôme avec ses fromages et yaourts, qui nous avait accueilli sur sa ferme du Dézert pour la sortie bousiers du 31 mai dernier. 
Également des stands plus techniques tel que celui de l'Office National de l'Eau et des Milieux Aquatiques de la Manche (ONEMA  50) avec une exposition riche sur les bonnes pratiques vis-à-vis des écosystèmes aquatiques. D'autres animations plus festives ont agrémenté la journée : les Saltimbrés avec leurs pirouettes et jongleries, installés juste devant notre stand et un concert très swing pour conclure la fête. Suivant l'horaire, le centre de gravité de la journée se déplaçait des stands aux animations en passant par la buvette et en faisant une longue pause du côté de la restauration « gastronomique » en milieu de journée.



Le temps gris et frais du matin n'a pas favorisé les quelques animations de terrain envisagées, ça ne volait pas dur côté papillons, mais les enfants venaient constamment réclamer les filets et nous ont rapporté, très fiers, quelques pyrales, bourdons, guêpes et abeilles. Dominique et Karin, aidées de Loïc, se sont lancées dans l'identification des captures de la nuit. 



Karin a passé un bon moment à extraire une vilaine épine de la paume de la main de notre copine de la journée, la jeune Blanche, qui ne nous a pas quitté, sinon à regret, en fin d'après-midi quand ses parents sont venus la rechercher. L'alcool et nos bistouris improvisés d'entomologistes ne l'auront a priori pas trop effrayée.



Quelques contacts ont été pris par Claire sur le stand et tôt dans l'après midi, nous avions épuisé notre petite réserve des programmes de nos sorties. Plaisir aussi de rencontrer quelques Curieuses et Curieux venus passer un petit moment en notre compagnie.

Vers 18h nous avons tranquillement rangé notre matériel et rechargé les voitures. 

Claire est partie courir après les filets à papillons repartis dans la nature, Loïc s'inquiétait lui de la place dans la voiture pour charger encore les pièges restés auprès de la mare.




Même si le grand beau temps n'était pas au rendez-vous, nous avons passé une bonne journée riche en rencontres et échanges, la dimension de la fête était à notre échelle, dans une ambiance bon enfant. Un peu de soleil aurait permis quelques animations de terrain mais le stand a reçu un bon accueil vis-à vis-du public. 

Espérons quelques participants de plus aux prochains Cafés Curieux et pourquoi pas quelques recrues.



Lucien.
Crédit photos : Lucien et Loïc.