samedi 14 octobre 2023

Champignons et Fougères forêt de St Sever (14) Samedi 14 octobre 2023

Champignons et Fougères en forêt de St-Sever (Calvados)

Samedi 14 Octobre 2023

 

Animateurs: Pascal et Loïc

Le matin: notions sur les Fougères avec Loïc, l'après-midi les champignons avec Pascal

Repas du midi tiré du sac

Prévoir vêtements et bottes selon la météo, panier

Présentes -ts : Hélène, Gabrielle, La Dom, François, Laurence, Dominique, Eric, Catherine, Muriel, Françoise G, Anne-Marie, Karin, Lucien, Pascal, Isabelle, Bernard, Françoise D, Loïc, Annick, Jean-Luc.

Le matin

Retrouvaille joyeuse des fidèles Curieux-ses de Nature, ce petit matin frais au parking de la route de la Vissière, forêt domaniale de Saint Sever. Caractéristiques de celle-ci (Cf.ONF) :

  Altitude : de 180 à 336 m

  Surface : 1.589 ha

  Principales essences : hêtre (43%) ; chêne (17%) ; autres feuillus (7%) ; Douglas (13%), Sapin pectiné (9%), autres résineux (11%)

  Aménagement forestier : durée de 15 ans, de 2004 à 2018.

Le top départ est rapidement donné par notre ami Loïc et quelques dizaines de mètres sur un joli petit chemin « qui sent la noisette » :

Exercice d’assouplissement général ?

Non… position imagée par notre expert en fougères afin de montrer l’organisation d’implantation en terre de ces plantes vasculaires (sans fleur), en « corbeille », soit le terme exact « cespiteux ». Exemple : les fougères du genre Blechnum.

Puis, nouvelle disposition les pieds collés indiquant une autre organisation cette fois-ci au niveau des rhizomes, d’autres fougères, comme les fougères aigles, terme exact « rhizomateux »

Ainsi fait, cette notion de deux types d’organisations principales de croissances des fougères sera facilement mémorisée, merci Loïc.

Un peu plus loin en chemin, c’est leur description morphologique qui est abordée :

La feuille de fougère est appelée limbe, son pétiole en bas, en haut le rachi (segments). Il y a des feuilles fertiles et des stériles.

Reproduction : sous les feuilles fertiles des sores à 2 billes recouvert d’une membrane « l’indusie ». Dans les sores des sporanges. Ils sont libérés à maturité, se transforment en prothalles soit mâles (anthéridies) soit femelles (archégones). Leur rencontre sera fertile et formera un petit rhizome.

Trois divisions du limbe : primaire, secondaire et tertiaire et son degré de division, différentes formes de son contour.

Le pétiole est parfois écailleux, c’est un critère de détermination.

Ouvrage conseillé :

Petit guide des fougères de Loire-Atlantique et de Vendée, CPN des Sitelles, en ligne sur le net.

Retour au parking pour le bon casse-croute.

Un peu frais et, manque de chance, une petite ondée l’a précédé, ce qui n’a pas empêché les Curieux-ses de se détendre joyeusement et partager quelques bonnes victuailles et bonnes boissons apportées avec soin. Il est 13 heures, l’appétit ne manque pas.

L’après-midi

Deux groupes sont formés : la recherche et détermination des fougères et la cueillette et identification des champignons.

Groupe « champignouf » :

Une précision de départ par Pascal : ne pas confondre l’amanite panthère (toxique) et l’amanite épaisse (comestible médiocre).

Eric et Catherine première trouvaille un magnifique bolet à pied rouge (Boletus erythropus), « la récompense du mycologue », hop dans le sac !

Sur le talus un champignon qui pousse sur un autre champignon : Xeromus parasiticus sur scléroderme

Ah le coup de comestibilité d’un cœur de jeune satyre puant Phallus impudicus, toujours spectaculaire, merci Pascal !

Les sous bois sont jeunes beaucoup de hêtres quelques châtaigner.

Une indication intéressante sur la croissance des arbres…on apprécie, on a rarement…

Une grande balade sur un terrain accidenté attend les amoureux des champignons guidés par l’ami Pascal, les « bons » champis sont rares, par contre on trouve beaucoup de sclérodermes, de russules et d’amanites. La fraicheur de la température de ce jour, un peu inattendue, cache aussi les derniers insectes, presque seule observation, un bousier bien connu en forêt de la famille des geotrupidae (non déterminé).

Liste des champis :

Basidiomycètes

1           Boletus edulis                Cèpe de Bordeaux

2           Boletus erythropus       Bolet à pied rouge

3           Xerocomus badius        Bolet bai

4           Xeromus parasitius      

5           Russula nigricans           Russule noircissante

6           Russula ochroleuca      

7           Laccaria amethistina    Laqué améthyste

8           Oudemansiella radicata    Mucidule radicante

9           Megacollybia platyphya   

10         Cortinarius violaceus   

11         Hypholoma fasciculare     Hyphollome en touffe

12         Macrolepiota procera   Lépiote élevée

13         Amanita fulva               

14         Amanita pantherina     

15         Amanitha spissa            Amanite épaisse

16         Amanita rubescens      

17         Amanita muscaria         Amanite tue mouche (Cf. groupe fougère)

18         Amanita citrina             Amanite citrine

19         Amanita virosa              Amanite vireuse

20        Phallus impudicus          Satyre puant

21         Mutinus caninus            Satyre des chiens

22        Scleroderma citrinum 

23        Cantharellus cibarius   Chantarelle

24        Hydnum repandum        Pied de mouton

25        Piptoporus betulinus     Polypore du bouleau

26        Trametes versicolor

Ascomycète                               

27        Chlorociboria aeruginascens

 

Clou de l’après-midi : un blob :

« Physarum polycephalum, plus couramment appelé blob, est une espèce unicellulaire de myxomycète de l'ordre des Physarales, vivant dans les milieux frais et humides tels que les tapis de feuilles mortes des forêts ou le bois mort. Cet amibozoaire est classé depuis 2015 parmi les mycétozoaires ».

Guides conseillés :

Champignons de France et d’Europe occidentale, Marcel Bon, chez Flammarion 1500 espèces

Champignons de France et d'Europe, Régis Courtecuisse Bernard Duhem, guide Delachaux 3000 espèces.

Groupe « fougerouf »

Mené par Loïc, notre petit groupe repart sur les chemins de cette belle forêt.

 

Le but à présent est de reprendre les espèces aperçues ce matin afin d’apprendre à utiliser une clé de détermination. Bien sûr, de nouvelles espèces sont espérées.

La flore utilisée est la Flore forestière française, de l’IDF, institut pour le développement forestier.

Petit rappel du vocabulaire appris le matin : 

 

Différentes parties de la fougère

(croquis extrait de la Flore forestière française)

Appareil reproducteur

 

Premier exercice : 

 

Port cespiteux (plante en touffe)         Étude d’une fronde

 

 

Étude des divisions, ici divisé une fois (troisième figure)

Étude du contour du limbe, ici forme lancéolée (deuxième figure)

Étude des écailles, ici le pétiole est très écailleux (le rachis l’est également).

Grâce à ces différents caractères, la Dryoptéris filix-mas est identifiée. Son nom vernaculaire est Fougère mâle. D’ailleurs, nous lui trouvons un aspect plutôt « poilu » !

C’est une plante vivace de 30 cm à 1 m. La dispersion des spores se fait par le vent (sporulation   entre juin et septembre). Elle est largement répandue (forêts, haies, talus, fossés…)

Étymologie : du grec drus : chêne et pteris : fougères et du latin filix : fougère et mas : mâle.

Nouvel exercice grâce à Muriel qui trouve cette souche, fougère également rencontrée le matin. 

 

On remarque le port cespiteux de la plante.         Lecture de la flore 

 

A l’aide de symboles (carrés, ronds, triangles …, noirs ou blancs), nous avançons petit à petit dans la clé de détermination. Parfois, comme ici, peu de critères suffisent à identifier la plante. Nous arrivons ainsi rapidement à Blechnum spicant (Fougère pectinée), plante vivace de 20 à 70 cm (sporulation de juin à septembre).

Blechnum spicant présente des frondes fertiles et des frondes stériles différentes.

 

Ici, une fronde fertile (ressemblant à une arête de poisson).

Nous continuons notre bonhomme de chemin à travers de beaux paysages forestiers. Loïc nous entraîne dans un milieu plus humide, le long d’un ruisseau menant à l’étang de Coulanges.

 

Ici une fougère a poussé sur un tronc. Le port n’est pas cespiteux malgré l’apparence, il est rhizomateux (et l’on voit de nombreuses racines).

 

Laurence et Françoise décortiquent les racines : le goût de réglisse ne semble pas évident.

La détermination étant difficile sans loupe binoculaire, nous nous contenterons de Polypodium sp. (Du grec polus : nombreux et podion : petit pied ; nom vernaculaire : Polypode)

 

 

Promenons-nous dans les bois...

Sans bottes, la traversée est moins aisée...

 

A travers bois, nous parvenons à rejoindre l’étang de Coulanges, baigné d’une magnifique couleur due à un ciel de traîne modérée, composé d’éclaircies et de Cumulus (Nous avons par ailleurs essuyé en chemin une ou deux ondées, phénomène météorologique caractéristique de ce type de temps.) 

Table et bancs bienvenus pour une petite pause. 

Le retour n’étant prévu que vers 17 heures, nous décidons de prendre le temps de rentrer par des sentiers buissonniers… et humides. Ceci dans l’espoir de croiser sur notre chemin Osmonda regalis.  Le chemin devient quelque peu scabreux. Si Anne-Marie, telle une libellule, survole aisément ce passage difficile, il n’en est pas de même pour tous.

De mon côté, étourdie que je suis, j’ose m’aventurer plus en amont du ruisseau. Bien mal m’en a pris. Sans l’aide des amis Curieux, et notamment Muriel et Lucien, je crois bien qu’à l’heure actuelle je serais encore plantée au milieu de cette boue. J’ai bien failli en tous cas rentrer en chaussettes tant il fut difficile de désembourber mes bottes. Rigolades au rendez-vous !

Nous avons bien travaillé. Voici les autres filicinées déterminées (avec quelques critères) :

 

1                                                          2 3                                                                                                 

1 Ptérodium aquilinum (Fougère aigle),

   Souche à port rhizomateux, noirâtre,

   Fronde triangulaire,

   Plante de grande taille, qui peut atteindre 2,50 m !

2 Athyrium filix-femina (Fougère femelle),

   Port cespiteux,

   Sores elliptiques, plus ou moins réniformes,

   Divisions secondaires à lobes ovales terminées par 2 à 4 dents.

3 Dyopteris carthusiana (Dryopteris de la Chartreuse, fougère spinuleuse)

   Port cespiteux,

   Limbe ovale-oblong

   Dents des lobes mucronées.

Et voici l’arlésienne : Osmonda regalis, Osmonde royale

 

   (Photo MNHN-SPN / JC de Massary)            (Extrait de la Flore forestière française)

« Cette grande fougère représente à elle seule une famille. Elle forme des touffes denses, les frondes sont bipennées. Les pennes ont la forme des feuilles de robinier. La plante présente aussi des tiges fertiles différentes : elles se terminent par un épi ressemblant à celui du Millet des oiseaux. »

Sur le chemin du retour

Pour cette partie : récit Hélène, photos Hélène et Lucien.

 

Enfin les deux groupes se rejoignent à l’heure comme prévu au parking du départ, il est 17 h 30.

 

Récapitulatif : Liste des fougères :

Blechnacée

1  Blechnum spicant            Blechne en épi

Hypolepidacée

2  Pteridium aquilinum        Fougère aigle

Dryoppteridacées

3  Dryopteris filix-mas      Fougère mâle

4  Dryopteris carthusiana  Dryoptéris des Chartreux

Woodsiacée

5  Athyrium filix-femina    Fougère femelle

Polypodiacée

6  Polypodium SP                    P.M. : Critère fiable pour la détermination : l’examen des sporanges

 

C’est le goûter : Fin de la partie du match basidiomycètes/filicopsidées avec Pascal contre Anne-Marie.

Score sans appel : 26 à 6 un résultat digne d’un beau match de rugby, fêté avec un bon p’tit verre de bière.

Encore une belle journée avec les amis Curieux, et bravo aux guides-organisateurs.