samedi 22 février 2014

Restauration (n°6) de l’herbier de Corbière au Muséum de Cherbourg. 22-02-2014



6ème participation de notre association à la remise en état de l’herbier de Corbière au Muséum de Cherbourg (Parc Emmanuel Liais)
Le samedi 22 février 2014.


La première sortie 2014 des Curieux de nature est pour notre chantier biannuel au musée de Cherbourg, très apprécié de nos adhérents. En effet, depuis 2011, date du premier chantier, les volontaires à ce travail original sont de plus en plus nombreux et la satisfaction est générale, à ce point qu’il faudra peut-être un jour penser à limiter le nombre de places. Le Muséum de Cherbourg peut-il recevoir raisonnablement plus d’une vingtaine de personnes ? En l’occurrence, ce samedi, l’association réunit, 18 courageux Curieux :
Muriel, Françoise, Gabrielle, Jacques, Karin, Lucien, Claire C., Florence, Gérard, Anick, Dominique T., Isabelle, Hugues, Marine, Loïc, Claire M., Dominique D., Mélusine.

Comme à notre habitude pour cette sortie, c’est grâce aux transports en commun que chacun se rend à Cherbourg. Notre périple commence à 8h00, heure à laquelle les courageux caennais montent dans le train. Ils seront rejoints un quart d’heure plus tard par les bayeusains puis par les saint-lois. Les Curieux ont plaisir à se retrouver, il règne une ambiance de départ en vacances dans le wagon, et le spectacle des marais blancs du Cotentin sous le soleil est splendide. Après le quart d’heure de marche habituel au sein de l’activité dense de la ville, nous retrouvons le calme serein du Parc Emmanuel Liais.


Conversations dans le train
Nous sommes accueillis toujours avec la même chaleur par Francis, autour d’un petit café de bienvenue accompagné d’un bon cake pour faire patienter les lève-tôt jusqu’au repas de midi. Nous retrouvons aussi avec plaisir Rémy, président de la Société des Sciences de Cherbourg,  Philippe (Zato), trésorier, ainsi que Marc, du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, qui nous avait déjà rendu visite le 23 mars 2013.
Le record de participation à cette journée laisse à penser que nous traiterons plus de planches que les fois précédentes (environ 600)…  C’est avec cet objectif en tête que les Curieux se mettent au travail, retrouvant avec plaisir les planches de l’herbier.
Francis nous révèle que la numérotation existante de l’herbier de la fin du 19e siècle provient de la Flore de France par Grenier et Godron de chez J.B. Baillière 1855, un bel ouvrage en trois tomes que possède la Société des Sciences.
Les Curieux reprennent la remise en état de la grande famille des Brassicacées, non terminée lors de leur dernière visite. Marc et Francis répondent avec patience aux questions des nouveaux venus… et ravivent la mémoire des autres.

Premières planches restaurées pour Hugues
 


Marc prodigue quelques conseils
On remarque les étiquettes existantes d’herbiers très diversifiées, comme la Société du Sud Est, la Société Rochelaise, les herbiers L. Guiguet, Aug. Chevalier, G. Vidal, C.E. Correns, Dr. Jul. Wolff-Torda, A. Ninck, J. Guttin, Beaudouin, L. Girod, Nisius Roux, Léonardt Nossen, Ch. Magnier, qui nous surprennent par leur diversité, mais peut-être ne l’avions nous pas remarqué les fois précédentes ? Apparemment, Corbière avait regroupé un nombre important de planches d’herbiers venant de tous horizons…
Quelques taxons relevés parmi d’autres :
Brassica amplexicaulis dont la collecte remonte à 1893, oleracea 1896, tournefortii 1891, nigra 1901, elongata 1891, repandata 1887, humilis 1891, Sinapis cheiranthus 1908, arvensis 1890, orientalis, Arabis thaliana 1897, Sisymbrium asperum 1889, laxiflorum 1885, austriacum 1900, erysimifolium 1896, Sophia 1887, columnae 1885, Naturtium asperum 1903…

Collage minutieux de Sisymbrium erysimifolium Ille-et-Vilaine, Société Rochelaise, 1896
 
Vient le temps du déjeuner, un temps fort, le Curieux de nature appréciant la bonne chère. Notre journée cherbourgeoise nous permet en général de tester différents restaurants de la ville. Cette fois-ci, c’est sur les conseils de Zato que nous nous rendons au Tire Bouchon, en centre-ville. Une salle à part est réservée à notre nombreuse et bruyante troupe, qui a ainsi tout le loisir de converser avec passion de nombreux sujets, naturalistes ou pas ! Le service est toutefois un peu long, ce que regrettent les Curieux qui ont hâte de retrouver leur poste de travail.

Dans le milieu de l’après-midi, Marc nous présente un exposé sur la flore de l’Archipel des Comores, et notamment l’Ile de Mayotte, créant une petite pause bienvenue. Fortement dégradée par l’activité humaine, cette île ne possède plus qu’environ 5% de ses terres naturelles, forêts de mangrove, forêts sèches et zones de transition. Le reste des terres est intensivement exploité notamment par les cultures d’avocats marrons (Litsea glutinosa). Un inventaire botanique a été réalisé récemment, un grand nombre d’espèces connues au 19e siècle et quelques espèces nouvelles ont été relevées. Curieusement, on trouve dans les forêts sèches du littoral des espèces d’origine africaines et dans les forêts humides, des espèces de Madagascar. L’impact sur la biodiversité est fort, la tâche la plus urgente est de stopper la déforestation. La reforestation en acacias pratiquée il y a quelques années a été une erreur car cet arbuste est vite devenu invasif. Il est urgent de protéger les zones naturelles encore existantes.

Puis après les brassicacées, une chemise sanglée de Juncacées est ouverte, on relève de nouveau :

Juncus inflexus collecté en 1898, uliginosus 1873, castaneus 1881, ranarius 1892, sphaerocarpus 1880, bicephalus 1886, hybridus 1885, alpinus 189 ?, militaris 1911, germanorum 1888, Luzula campestris 1903, walhenbergii 1896, lutea 1898, congesta 1883, flavescens 1885, spadicea 1891, multiflora 1885


Luzula lutea, Hautes-Alpes, Société pour l’étude de la Flore Franco-Helvétique, 1898.

Enfin la chemise des Rumex est commencée :

Rumex aristidis 1889, tingitanus 1893, scutatus 1889


Rumex tingitanus, Ch. Magnier, Aigues-Mortes, 1893.

Marc nous recommande la consultation d’un site Internet « Les Herbonautes ».Le Muséum national d'Histoire naturelle a lancé ce site numérique, afin de proposer au grand public de participer à la création d'une base de données scientifique à partir des photos de l'Herbier national. Le travail consiste à déchiffrer les étiquettes des planches scannées et à saisir les noms, dates et lieux de collecte. L’exercice n’est pas aisé, sur des étiquettes parfois très anciennes. Afin d’éviter toute erreur, une même planche est traitée par plusieurs internautes. S’il y a désaccord, une demande de vérification leur sera envoyée. Pour participer, il suffit de s’inscrire sur le site :

http://lesherbonautes.mnhn.fr/

L’heure du départ approche, les Curieux seraient bien restés encore un peu, mais le train n’attend pas. En 20 minutes, tout le monde s’active à ranger pistolets, colle, nappes… avant un départ au pas de course vers la gare.

Les 18 personnes présentes (dont 5 n’étaient encore jamais venues) auront remis en état un peu plus de 800 planches en 5h30 de travail.

 

Et pour ne pas faire mentir la réputation des Curieux de Nature, qui est de s’émerveiller de plantes ou de petites bêtes à chacun de leurs déplacements, quelque soit l’habitat ou la saison, les voyageurs trouvent sur le quai de la gare de Lison :

Le séneçon du Cap (Senecio inaequidens), plante invasive introduite en France dans les années 1930, qui n’est probablement pas dans l’herbier de Corbière !

Et une pauvre petite abeille (famille des Apidés) en train de faire son trou dans un endroit très peu propice, un sol caillouteux entre deux quais goudronnés !

En conclusion la parole est donnée à un couple de nouveaux restaurateurs d’herbier :

L’impression première de notre visite est que nous sommes dans un lieu solennel, riche d’histoire. Le travail est intéressant et les connaissances accumulées par l’herbier de Corbière impressionnantes. L’ambiance nous a paru très sympathique, nos hôtes accueillants, simples et pédagogues. Le tout nous donne l’envie de revenir…

Prochaine visite prévue pour le samedi 15 novembre 2014, sauf avis contraire. De nouveau, remerciements aux organisateurs et à la Société des Sciences de Cherbourg.

Les comptes-rendus de toutes nos journées « herbier de Corbière » sont consultables sur notre blog :
lescurieuxdenature.blogspot.com/ 

PS: Identification de quelques planches remises en état par Isabelle:


SORTIE DU 22/02/14 – HERBIER CHERBOURG (information sur les sites de http://www.tela-botanica.org & http://inpn.mnhn.fr )

Famille BRASSICACEAE (Crucifères)

Genre Diplotaxis
* Espèce blancoana Boiss., 1854 – aucune information trouvée
Récolte en Ariège

Genre Sisymbrium
* Espèce pinnatifidum (Lam.) DC., 1805 – nom commun « Murbeckielle pennatifide »
Fleurs de couleur blanche
Rocaille en altitude
Planche de 1889, récolté dans le Cantal

Genre Hugueninia
* Espèce tanacetifolia (L.) Rchb., 1832 – nom commun « Vélar à feuilles de tanaisie »
Fleurs de couleur jaune
Sud-ouest en altitude
Planche de 1892, récolté en Hautes-Alpes et Italie

Famille JUNCACEAE (Juncacées) - JUNCUS

Genre Juncus
* Espèce effusus L., 1753 – nom commune « Jonc diffus »
Fleurs de couleur verte
Lieux humides dans toute la France
Planche de 1887, récolté à Bayeux

Genre Juncus
* Espèce conglomeratus L., 1753 – nom commun « Jonc aggloméré »
Fleurs de couleur brunâtre
Lieux humides dans toute la France
Planche de 1890, récolté en Charente-Maritime

Genre Luzula
* Espèce wahlenbergii Rupr., 1845 – nom commun « Luzule de printemps »
Fleurs violettes – Localisation Pays du Nord
Planche de 1885 récolte Norvège
NOTA : cette espèce est employée comme nourriture pour les larves de certains lépidoptères.

Genre Luzula
* Espèce spadicea DC., 1805 – nom commun « Luzule rouge-brun »
Fleurs brunâtres - Localisation Europe en altitude
Planche de 1903, récolté dans les Vosges

Genre Steppius – aucune information trouvée
Planche de 1887, récolté en Scandinavie

Genre Juncus
* Espèce ranarius Songeon & Perrier, 1860 – nom commun « Jonc ambigu » ou « Jonc des grenouilles »
Fleurs de couleur verte
Lieux humides - Europe Septentrional
Planche de 1892, récolté dans la région de Brandebourg

Genre Juncus
* Espèce squarrosus L., 1753 – nom commun « Jonc raide »
Fleurs de couleur jaune roussâtre
Landes et prairies marécageuses - dans une grande partie de la France
Planche de 1897, récolté à Lessay
NOTA : cette espèce est protégée dans les Pays de la Loire – la Picardie – le Nord-Pas-de-Calais –l’Aquitaine.
  

Quelques détails pratiques en chiffres…
Nombre de planches remises en état et temps passé
Le 22 février 2014, 18 participants, 800 planches remises en état.
Le 26 octobre 2013, 11 participants, 500 planches.
Le 23 mars 2013, 11 participants, 600 planches.
Le 1er décembre 2012, 12 participants, 600 planches.
Le 3 mars 2012, 16 participants, réalisations non chiffrées, estimation 500 planches.
Le 3 décembre 2011, 9 participants, réalisations non chiffrées.
Le nombre de réalisations dépend beaucoup de l’état de conservation des plantes et du nombre d’exemplaires prélevés par les herboristes. Le travail ne présente pas de difficultés particulières en dehors du fait que la colle chaude, utilisée pour fixer les plantes sur le canson, file volontiers. Un travail minutieux d’enlèvement des ces fils plastiques après séchage demande de la patience et une bonne vue. La pince personnelle, que chacun apporte alors, est alors très utile.
Mais ce travail d’exécutants nécessite une très longue préparation de la part de Francis, membre bénévole de la Société des Sciences. Pour concevoir cette journée, il lui a fallu plus de 4 jours entiers : une journée de collage d’étiquettes, une journée de préparation chemises, une journée pliage des calques, une journée de mise en place et d’approvisionnement du matériel mis à notre disposition (tables, nappes papier, colle blanche et pinceaux, pistolets chauffants et recharge, matériel de sécurité, mesures d’hygiène, etc.…).
Le codage informatique reste, après notre visite, à exécuter et demande aussi beaucoup de temps.
Ce petit calcul du temps passé est incomplet. Il faudrait y ajouter le temps passé par les organisateurs de l’association des Curieux de Nature à ce chantier et pourquoi pas, le travail de rédaction de ce compte-rendu !
Transport
Pour le déplacement, les titres de transport Visi-Ter sont utilisés. Cette possibilité SNCF, peu connue du grand public, permet de réduire fortement les coûts de transport sur les voyages au sein de la Basse-Normandie. Le prix moyen du déplacement du 22 février est revenu à 10 € 47. Le coût est à la charge des participants, une quote-part, cependant, est prise en compte par l’association.

samedi 1 février 2014

Assemblée générale 2014. 01-02-2014



ASSEMBLEE GENERALE DES CURIEUX DE NATURE 
A LA SALLE DES FETES D’AMBLIES (14480)
 LE SAMEDI 1ER FEVRIER 2014.



Le premier RDV est fixé à 14h00, à la Réserve naturelle régionale des anciennes Carrières d'Orival. Nous y découvrons le site avec les salariés du Conservatoire d'espaces naturels Basse-Normandie qui en ont la responsabilité, et plus spécifiquement les particularités géologiques du site.
Il nous faut prendre le chemin de terre et nous garer devant l'entrée de la carrière en exploitation  et un peu loin sur le chemin en raison de nombreuses automobiles.
Réunion sur le programme de la balade aux abords de la carrière d’Orival.




Visite de la carrière d’Orival où l’on apprend par Loïc que le calcaire est du type à méga rides
Une méga ride est une structure sédimentaire formée dans les dépôts sableux sous l’action des vagues ou des courants que l’on retrouve sur les plages, les plates-formes continentales (de 10 m à 50 m de profondeur) ou dans le lit des rivières. A Orival les méga rides sont en forme de croissant. On ne trouve pratiquement pas de fossiles dans ce calcaire parce que les animaux n’ont pas pu se déposer sur le fond de l’eau et ont été balayé par les vagues.

Un second RDV nous est proposé à 16h30 pour partager un goûter à la salle des fêtes d'Amblie.
C’est Claire qui s’est chargé des courses : 5 bonnes brioches nous attendaient avec des confitures extra maison et moult boissons comme du café, thé, et cidre à volonté.

Le troisième et dernier RDV est à 17h30, pour notre Assemblée générale. Les points habituels sont abordés : rapports moral, financier et d'activités, élection du CA, présentation du programme 2014.




Le bureau 2013 est composé de Dominique Dethan, Trésorier, Claire Mouquet, Présidente et Dominique Thévenin, secrétaire.
Le conseil d'administration 2014 sera composé de 9 membres : bienvenue à Gabrielle Turgis.
Election du bureau pour 2014 : Dominique Thévenin a passé le relais du secrétariat à Mickaël Blond, merci pour tout le travail fait par  Dominique pendant sa mandature.
Les rapports 2013 et le programme 2014 ont été approuvés par l’assemblée à l’unanimité.

La nombreuse assemblée attentive dans une ambiance chaleureuse.

Nous enchainons sur un repas convivial au coin du feu (raclette) et le visionnage des photos prises par nos adhérents.

La raclette bio géante en comptant plus de 35 personnes oblige des bénévoles biens dévoués.
A la charge de Muriel et Françoise :
- 5,250 kg de raclette à couper en tranche
- 11 kg de pommes de terre ferme (à cuire)
- plus de 100 champignons 
- 2 kg de carottes (à préparer)
- 2 choux-fleurs (à préparer)
- autres légumes (Endives)

Lili et Mickaël se chargent de la charcuterie.
- 20 tranches de jambon blanc
- 35 tranches fines de jambon fumé 
- 35 tranches de rosette,  35 tranches d'andouille et 35 tranches de bacon.

Les participants apportent généreusement de bonnes boissons et apéritifs (vins blancs doux, vins rouges millésimés, cidres de la ferme, jus de fruits, etc.…)
 


Self service joyeux et bien garni.

Des bonnes tablées où l’on se régale.

En définitive, une Assemblée Générale digne des Curieux, c'est-à-dire très réussie. Merci aux organisateurs  qui ont fait un travail formidable et aux invités venus en nombre apprécier cette bonne journée.