samedi 25 août 2012

Café Curieux de Nature "Traces d'animaux" 25-08-2012



Samedi  25 Août 2012
Café Curieux de Nature « Reconnaître les traces d’animaux »


Sortie en forêt de CERISY. Animé par Michel Jouen
Rendez-vous à 14h sur la place de CERISY-la-Forêt (50).

Ouvert à tous. Café offert par l'association.

Renseignements : lescurieuxdenature (arobase) gmail.com


Sur la grande place de CERISY La Forêt, les « Curieux de Nature » ont le plaisir à l’occasion de leur « Café Curieux » d’accueillir un important public. Une trentaine de personnes ont répondu à l’appel du beau programme de 2012. A noter la présence de nombreux enfants de tous âges, du petit avec son Doudou au presque adolescent. Cette initiative parentale est appréciée particulièrement par notre équipe, en effet, elle signifie que de nombreux adultes prennent maintenant conscience de l’avenir fragile de la biodiversité sur notre planète et qu’il faut sensibiliser au plus tôt les êtres humains à la nature qui les entoure et les fait vivre.
Représentaient les « Curieux » : Françoise, Muriel, Dominique (T), Dominique (D), Christian, Marine et Michel notre animateur.
Après le petit discours de bienvenue de Françoise, Michel distribue et explique 2 pages de polycopiés avec moult dessins et photos qui serviront de guide pour cette sortie dans la forêt.
En covoiturage si possible, les invités se rendent au parking de La Belle Loge comme il leur a été conseillé.
L’association salue la présence d’une correspondante du journal « La Renaissance du Bessin » intéressée par nos activités et laisse suggérer que le travail de pédagogie que, bénévolement, nos membres organisent et animent, commence à porter ses fruits.
 

Petit speech de Michel qui nous précise qu’il préfère parler d’indices de présence d’animaux plutôt que de traces d’animaux et nous verrons bien pourquoi au cours de la balade. Environ 5 km sont prévus dans les sentiers et sous les bois, de préférence face au vent pour peut-être apercevoir un cerf ou un chevreuil, lesquels, nous précise Michel ont une mauvaise vue mais un odorat très performant. Ce dernier sort de sa mallette un beau bois de cervidé déjà attaqué sur ses bords par des petits rongeurs, un trophée ramassé précieusement pour démonstration.

Un panneau touristique à  La Belle Loge résume l’histoire singulière de notre patrimoine forestier dont voici le résumé :
« L’actuelle Forêt de CERISY est appelée « Grand Forest ». Elle est un des 14 buissons forestiers de Bur qui appartient au Duché de Normandie. En 1042, une partie de la Grand Forest, la Caude est donnée par Guillaume le Conquérant aux moines de Saint Vigor de CERISY. Elle s’appelle dès lors le Bois l’Abbé. Lors du rattachement du Duché de Normandie à la Couronne de France, en 1204, tous les buissons de la forêt de Bur reviennent au Domaine Royal. Seul, le Bois l’Abbé restera propriété de l’Abbaye jusqu’à la Révolution. En 1667, un bilan dressé par les agents de Colbert fait apparaître que la plupart des buissons ont été vendus, cédés ou défriché. La partie restante de la Grand Forest connue sous le nom de Forêt des Briards mieux gérée reste réservée. En 1846, sous Louis Philippe, le Bois l’Abbé et la Forêt des Biards sont réunis. Le massif prend alors le nom de Forêt de CERISY. Aujourd’hui, la forêt bénéficie d’un plan de gestion à long terme élaboré par l’Office National des Forêts (ONF) où le chêne et surtout le hêtre prédominent. »
Et les explorateurs d’un jour se mettent enfin en route à petite allure sous la direction de leur sympathique conseiller. Rapidement des indices de présence dénichés aisément par Michel, qui doit connaître les bois comme sa poche s’offrent à eux : des excréments de martre, carnivore pouvant goûter aux fruits à l’occasion.
 
Puis des traces de sabots de chevreuil dans la boue, et le net marquage sur le tronc d’un arbuste pelé, bornage du territoire d’un chevreuil, sous le regard très étonné du plus jeune spectateur.
Cet animal qui tous les ans perd ses bois, frotte sa ramure à la fin de la pousse pour faire tomber la peau très innervée la recouvrant (C’est la peau qui fabrique l’os).
 
D’autre indices comme le broutage des jeunes pousses de ronces, que tout un chacun aurait ignoré, nous apprend la présence de chevreuils.

Il est  bien difficile de voir sur cette photo le léger creux sur le sol légèrement dépouillé de feuilles mortes mais c’est bien le fameux « couchis » de chevreuil, trace incontestable pour les initiés.
Un gite de mulot et un début de terrier de blaireau sont encore désignés aux spectateurs enthousiastes, mais il est conseillé de se rendre compte sur place, les clichés en témoignent difficilement.
Et, c’est bien plus nettement que les dégâts sur ce tronc parlent plus facilement.

Les « Curieux » s’intéressent aussi à chaque expédition à toute la nature environnante, notamment les insectes, et aujourd’hui grâce à sa bonne vue et à ses dons d’observation, un jeune naturaliste nous fait découvrir la bête mythique de la forêt : le carabe à reflet cuivré, une chance rarissime en pleine journée.
 
Un peu plus loin, ce sont des couchis de biche qui est remarqué par notre animateur. Les biches vivent en hardes et se couchent ensemble avec des « veilleuses » debout, nous précise Michel. Plus loin, un bon champignon comestible appelé Palomet (Russula virescens) est déniché, c’est le plus réputé des russules.
Il faut le découvrir avec un spécialiste, ici une marque de rut du chevreuil : le régalis (frottis associé à grattis).
Le parcours dirige la noble assistance vers ce magnifique ruisseau de l’Esque affluent le la rivière l’Aure, qui se jette dans la Vire à Isigny. Tout le monde apprécie la beauté naturelle de ce site.
Michel ayant préparé à la perfection la visite, nous présente une belle souille à sangliers et autres cerfs en ce moment assez vide d’eau. Il y est découvert peu facilement des pas de chiens et de marcassins.
Françoise remarque des petites billes noires en tas sur le sol, on dirait des cachous mais personne ne s’amuse à les goûter !
C’est la célèbre moquette, crottes de cervidés et comme ils sont ici de petites tailles, Michel nous précise que ce sont des crottes de faon nés il y a 6 mois à peine.
Les enfants qui ont été remarquablement attentifs et intéressés doivent être naturellement récompensés par un petit encas et pour ce faire, il est décidé de repartir vers notre point de départ.
Prenant par la route forestière de la Boulaie, notre animateur a une idée derrière la tête,  un petit détour vers un endroit magique seul connu de lui.
Il nous emmène près d’une très belle clairière truffée d’énormes trous qui s’avère être une blaireautière d’une grande importance de dizaines d’individus. 
 Là, il nous décrit savamment les mœurs de cet animal avec toutes ses connaissances et son expérience. Comment savoir si une entrée de terrier a été utilisée récemment ?  Par la présence ou non de toiles d’araignée. Le blaireau (Meles meles), la plus grosse espèce de mustélidé d'Europe est essentiellement nocturne. Il est omnivore mais les végétaux constituent une part bien plus importante de son alimentation. Il cohabite parfois avec le renard.

Après toutes ces aventures, les hôtes des Curieux de Nature sont de retour aux voitures vers 17 heures 30 et sont sollicités pour un café gâteau que l’association a l’habitude d’offrir aux participants.
Préparations « maison », petits gâteaux bio, et toute sorte de boissons attirent les jeunes affamés en premier, avant que les parents se restaurent et dégustent les décaféinés, thés, jus de fruits et même le bon cidre bouché de chez nous.

Les randonneurs de ce bel après-midi  devisent alors agréablement sur tout ce qu’ils ont appris sur les indices de présence des animaux de notre surprenante forêt de CERISY et sa richesse naturelle, pendant que Françoise distribue une plaquette de notre association.
L’association remercie Michel pour son excellente prestation, prochain café Curieux le 20 Octobre 2012, les champignons, sur réservation.



PJ. : Article de « La Renaissance du Bessin » du 28/08/2012


Quelques incertitudes :

Les Curieux de Nature et non Curieux de la Nature.
La chevrette met bas en mai, c’est la biche qui « enfaonte » en juin
Le cerf ne marque pas de territoire, sauf en période de brâme
Michel.

samedi 11 août 2012

Prospection floristique dans le Bessin. 11-08-2012



Samedi  11 août 2012
Balade botanique dans le Bessin

Prospections dans le cadre de l'atlas de la flore du Calvados, sur la commune de Planquery.

Animé par Jacques Lerochais.

Rendez-vous à 14h devant l'entrée de Balleroy (14).

Se munir d'une loupe et de guides sur la flore locale. Prendre aussi des sacs pour la collecte et de bonnes chaussures pour la marche.






Réservé aux adhérents.


Renseignements : lescurieuxdenature (arobase) gmail.com

 
Par un splendide après-midi, se forme un petit groupe de « Curieux de Nature » comme prévu dans le beau programme 2012, sur le parking du château de Balleroy, ce samedi 11 août pour essayer de remplir encore une fois leur mission : le Conservatoire de Bayeux n’ayant une liste insuffisante d’espèce de plantes pour la maille correspondant à la région de Planquery demande à notre association de compléter ses données.
Il y avait : Dominique (T), Muriel, Christian, Jacques, Claire, Michel, Loïc, Dominique (D) et Marie-Charlotte soient 9 personnes fidèles. Une journaliste d’Ouest-France, Lucie, devait faire un petit bout de chemin avec nous pour la publication d’un article dans l’édition de Bayeux.
Notre animateur Jacques, tout d’abord nous dévoile l’organisation : Parcourir les chemins, les bords d'étangs, les zones boisées pour trouver les plantes manquantes. Pour cela, il pense que pour couvrir un maximum de sentiers repérés d’avance sur 2 plans, il serait opportun de se diviser en 2 unités à peu près égales notre groupe avec 2 personnes spécialistes de la botanique.
Et la prospection-récolte commence pour un groupe vers Le Moulin Bacon. Jacques ayant pris la liste des fameuses 127 espèces de plantes déjà identifiées par le Conservatoire du Calvados, nous guide dans le choix des prélèvements. Dès l’arrivée, un petit bout de friche offre une extraordinaire variété de plantes sauvages. Les sacs en plastiques se remplissent de plantes prélevées précautionneusement de préférence avec les fleurs, pour pouvoir, à tête reposée, faire leurs clés de détermination strictes.

          Tanaisie commune



Armoise, Tanaisie, Patte d’oie, Verbascum nigrum, matricaire inodore, camomille, verbascum thapsus…Les noms de cette belle flore valsent à nos oreilles.
                                                            2 sortes de trèfles
 Verbascum nigrum et thapsus (photo),
Matricaire inodore (photo), bourse à Pasteur...
Ce petit bout de terre sert de décharge pour du foin ou des gravats mais c’est là maintenant qu’on trouve le plus les plantes sauvages utiles aux insectes qui disparaissent avec les mauvaises habitudes de « raser » les talus excessivement en toute saison.
 Quelques beaux insectes : Autographa gamma (photo), Trichodes apiarius,
 Carte géographique 2ème génération butinant la renouée du japon envahissante.
Un peu plus loin un petit chemin qui semblait sauvage est emprunté par les chercheurs de trésors botaniques mais n’apporte  curieusement moins de nouveautés que la friche du début.
 Petite cigüe, 
 Ligdia adustata.
C’est souvent le cas pour un après-midi de balade, le temps est trop court, le temps de rentrer à Balleroy, d’échanger les informations des 2 groupes de prospection et de noter précisement le lieu de prélèvement, il est grand temps de partir, d’ailleurs le petit chemin suivi débouche sur une route goudronnée. Mais la « chasse » a été fructueuse et avec un seul groupe de prospection le nombre d’identification des espèces de 127 plantes est largement complété sous reserve de vérification avec la clé.
Pour récompenser les acteurs de ces découvertes, un goûter est de commun accord organisé dans la fôret de Cerisy. Les « Curieux » toujours généreux sortent comme par miracle 2 bons gâteaux « maison », un cake aux abricots et un gâteau à la noix de coco, le tout arrosé d’une infusion génialement inventée par notre ami Jacques à base de menthe, de verveine et de citronnelle. Hum, c’est bon !
 Avant de séparer un petit travail de précision sur les endroits prospectés.
Thank you very much pour ce bel après-midi Mister Jacques et bon courage pour la détermination.



Article Ouest-France du mardi 14 août 2012 :


 

La flore du Calvados bientôt répertoriée - Bayeux

mardi 14 août 2012

À la chasse aux plantes, on prend son temps. Les Curieux de nature aident le Conservatoire botanique national de Brest à répertorier les plantes du Calvados.
Pourquoi ? Comment ?
Pourquoi répertorier les plantes ?
La future édition de L'Atlas des plantes du Calvados est un chantier entamé depuis trois ans par le Conservatoire botanique national de Brest. « L'atlas nous permettra de nous rendre compte de l'évolution de la nature », explique Jacques Lerochais, membre de l'association et passionné de botanique. Chaussures de marches, filet à papillons et sac à la main, les neuf amis curieux de nature, du nom de leur association, sont fin prêts pour s'élancer à la conquête des plantes du département.
Comment se déroule la recherche ?
Samedi, sous le soleil, ils se sont retrouvés à Planquery. Les amoureux de la nature se sont divisés entre le secteur des étangs et les étendues d'herbes folles. Lentement, ils avancent le long d'un chemin, s'arrêtant à chaque nouvelle plante et en prélèvent un échantillon en vue de les répertorier. L'heure est à la contemplation. « Celles qui sont en fleur sont plus faciles à reconnaître », remarque Jacques. Au détour d'un massif, Muriel met la main sur un clairon, un joli coléoptère aux ailes noires et orange : « On s'extasie devant la nature », avaient averti les curieux.
Quelles plantes trouvent-ils ?
Les fouineurs ramassent un échantillon de toutes les plantes qui poussent naturellement, oubliant volontairement les fleurs plantées par l'homme. Certaines se ressemblent à s'y méprendre, comme le trèfle et la petite luzerne que Jacques compare devant les yeux surpris de ses confrères. « Le Bessin abrite de nombreux milieux naturels différents où poussent donc différentes plantes. Le Bocage est acide, Bayeux et ses environs ont des sols calcaires. On a aussi des marais et les bords de mer », développe Jacques. Une grande richesse que ces adorateurs de la nature comptent bien préserver.
L. P.