Sortie du samedi 18 mars 2017.
Géologie au sud de Caen.
De Saint-Germain-le-Vasson à
Laize-la-Ville,
600 Ma (Millions d’années) à parcourir.
Animateur :
Gérard, organisation Gabrielle.
Au R.V. de Saint-Germain-le-Vasson sur
les bords de la Laize, à 9 h 30, les amis de la nature stationnent sur le
parking du Musée de la Mine.
Sont présents cette fois-ci 14
fidèles: Françoise
(G), Muriel, Gabrielle, Odile, Anick, Karin, Françoise (ANdC), Lucien,
Dominique (D), Patrick, Bernard, Thierry (ANdC), et Jean (Astro), et Gérard.
Arrêt I - Le pendage des couches à Saint-Germain-le-Vasson
Au petit matin frisquet, Gérard nous présente
l’entrée de galerie de l’exploitation minière
Celle-ci noyée maintenant, d’une dimension
énorme, un travail de romain, plongeant jusqu’à moins 250 m a permis entre 1907
et 1989 d’exploiter la roche présente ici : le minerai de fer.
Au sud des bâtiments, se dresse une
falaise formée d’une roche très dure : le Grès armoricain contenant près
de 99 % de silice en grains et en ciment.
Le test de dureté sera effectué par
notre ami Bernard un éclat de roche rayera très facilement le verre.
L’inclinaison de la roche est, en principe mesurée
avec un clinomètre mais notre guide, pour des raisons pédagogiques, utilise un
niveau à bulle qui permet de mesurer l’angle que fait la couche avec
l’horizontale, ce qui correspond à la définition de pendage. Ici le
pendage mesuré est de 60°. Il faut aussi connaître le direction du pendage par
rapport au nord. Cette direction est mesurée avec une boussole, le pendage est,
à cet endroit dirigé vers le nord.
Arrêt II - A Urville, le pendage est différent.
Nouveau test de
dureté.
Une ancienne
carrière, nous permet d’accéder à une autre roche qui raye également le verre,
qui contient des grains de silice, c’est à nouveau un grès mais cette fois les
grains sont bien visibles, c’est le Grès de May. Notre animateur nous montre
après avoir mesuré un pendage de 47 ° que la direction du pendage est vers le
sud.
En remontant le chemin vers le nord nous
trouvons successivement des schistes, puis la couche de minerai de fer
(hématite).
Puis, au sommet de cette côte, nous retrouvons
le Grès armoricain avec un pendage vers le sud.
Si nous essayons de relier ces couches
qui s’enfoncent dans le sous-sol en respectant les pendages, nous obtenons le
profil d’une structure appelée un synclinal, ici le synclinal d’Urville.
Ainsi nous avons observé le Grés armoricain
avec un pendage vers le nord et maintenant la même roche avec un pendage vers
le sud, nous comprenons alors que nous sommes dans une grande structure de
taille plurikilométrique, c’est un synclinal
et plus exactement le synclinal
d’Urville. Il existe un autre synclinal plus au sud : le synclinal
de la zone bocaine et deux synclinaux palus au nord : le synclinal de May
et le synclinal de Ranville.
Arrêt III - Jacob-Mesnil discordance cadomienne, site
3 étoiles à l’inventaire des sites géologiques.
La roche à Jacob-Mesnil a les
propriétés d’un grès mais renferme des galets de tailles variées, c’est un
conglomérat qui contient des éléments arrondis, c’est le poudingue de base du
Cambrien car il marque localement, le début de ce premier étage du Paléozoïque,
daté de 540 millions d’années. Les galets pouvant atteindre plus de 20 cm,
indiquent que la sédimentation de cette roche s’est dans un milieu aquatique de forte énergie.
Voilà la trace visible de la fameuse
discordance angulaire entre le conglomérat paléozoïque (Pendage de 40° vers le sud)
et le grès précambrien (pendage de 70° vers le sud), c’est la discordance
cadomienne qui est le résultat du dépôt des couches du Cambrien sur les roche
précédemment plissées du Briovérien lors de la formation de la chaîne
cadomienne (du nom latin de Caen : Cadomum).
Arrêt IV-
Hameau Gaugain – Repas - granoclassement, polarité
Le repas a eu lieu à la Tannerie
Lefèvre au hameau Gaugain à Fresney-le-Puceux au bord de la Laize. Tous les
convives ont apporté leur repas dans leurs besaces mais ont partagé les gâteaux
(flan et pudding) et le vin (Rosé et rouge), et comme c’était l’anniversaire de
Karin tout le monde a trinqué en dégustant son délicieux gâteau – recette de sa
grand-mère – au chocolat et amandes, un régal.
Mais les agapes ne seront pas bien longues et Lucien
ferme rapidement l’abri
Il nous faut reprendre notre bâton de pèlerin,
Gérard nous montre que dans un même banc il peut y avoir des éléments très fins
et des éléments très grossiers c’est le granoclassement qui nous fournit
un critère de polarité pour indiquer le
haut du banc : côté des éléments fins et le bas du banc : côté des
éléments grossiers, ceci est bien utile car ici les couches sont verticales. La
formation de ces roches résulte du fait que des sédiments se sont accumulés en
bordure du continent sur la plateforme continentale, il y a eu des avalanches (courants
de turbidité) sur le talus continental, jusqu’au fond de l’océan à plus de 2000
m de profondeur, le courant a déposé les éléments en fonction de leur densité
et de leur taille).
Arrêt V – Carrière de la roche Blain.
Nouveau
déplacement des véhicules stationnés sous l’autoroute.
Gérard
nous montre alors des cyanobactéries ex algues bleues dans les flaques d’eau.
Ces organismes apparus il y a environ 3,8 milliards d'années, ont
contribué à l'expansion des formes actuelles de vie sur terre par leur production d'oxygène par photosynthèse, c’est incroyable de trouver ces descendants des
premières formes de vie dans de simples
mares d’eau.
L’excavation
de la carrière de la roche Blain de Fresney-le-Puceux dévoile synclinaux et
anticlinaux très proches les uns des autres.
Reconstitution d’un courant de turbidité in
situ tout simple avec un coup de marteau dans une marette, et on peut voir les
sédiments descendre lentement la légère pente.
Une expérience est réalisée, dans un
tube à essai un mélange d’eau et de boue est agité puis laissé au repos pendant
plus d’une heure, les éléments les plus denses sont en fond de
tube nous avons obtenu une séquence granoclassée.
Etonnants plis qui sont en fait des figures qui se
froment à la surface des sédiments lors de leur dépôt sous l’effet du courant
dû à la pente, ces formes dans la boue se sont fossilisées.
Arrêt VI – Laize-la-Ville discordances
cadomienne et varisque.
Site géologique exceptionnel,
3 étoiles à l’inventaire du patrimoine géologique, la carrière Mathias, à Laize-la-Ville.
Il
faut souligner la discordance angulaire entre la roche du Cambrien (discordance
varisque) : le calcaire magnésien
et les couches horizontales des roches du Jurassique situées au sommet
du front de taille. Son pendage est d’environ 40° vers le nord, il est surmonté
par des calcaires jurassiques horizontaux.
Ce
calcaire magnésien est connu sous le nom de Calcaire Marbre de Laize-la-Ville,
il a été employé à Vieux-la-Romaine, où il affleure également, ville
gallo-romaine d’Aregenua qui était à l’époque plus importante que Caen, petit village à cette époque.
Au val de Maizet nous observons des
stromatolithes du Cambrien, c’est, à nouveau, un site exceptionnel, 520 à 540 M.a.,
1ère traces de vie fossile en Normandie au Cambrien (Les
cyanobactéries fixent le dioxyde de carbone ce qui provoque la précipitation du
carbonate de calcium, les formes présentes ici étant filamenteuses piègent
également les particules sédimentaires, l’alternance des lamines claires
carbonatées et plus sombres riches en algues entraîne la structure de cette
roche)
Chemin Haussé, à la
recherche de l’anticlinal perdu, un exemple d’inversion de relief.
Cette fois-ci c’est comme un vrai
chemin de croix, les joyeux participants grimpent courageusement un chemin qui
les amène au sommet sur le plateau, et c’est boueux.
La série du Paléozoïque inférieur dans
cette région amène à envisager une puissance cumulée, des couches de la base du
Cambrien au Schistes à Calymènes au centre du synclinal de May, de plus de 2000
mètres. Le plissement varisque a créé des synclinaux toujours
partiellement visibles et des
anticlinaux totalement érodés dont les sommets pouvaient culminer à plus de
4000 mètres. C’est au niveau d’un de ces anticlinaux que coule, sur ce secteur,
la Laize, il y a donc bien une inversion de relief.
Au sommet on remarque, dans les champs
labourés, de nombreux cailloux calcaires
et galets de grès emportés par la rivière lorsqu’elle coulait à ce
niveau. Parmi ces roches des fossiles et silex sont trouvés.
Découverte chanceuse : Du temps
de nos ancêtres, un petit grattoir (peut-être) d’après Françoise H., et un
rostre de bélemnite du Jurassique inférieur !
Talus de la D562, premières traces de la mer
du Jurassique, faille inverse alpine.
Le long de la D 562, dans le talus on
peut observer de près la discordance varisque soulignée par une assise de
petits galets à la base du Jurassique.
On remarque également une faille
inverse qui affecte non seulement le Cambrien mais aussi le Jurassique, c’est
un témoin local du plissement alpin.
C’est fini et
malheureusement faut se dire un amical au revoir.
Remerciements chaleureux
à notre animateur qui malgré la grande complexité de la géologie de notre vieux
massif armoricain a su nous expliquer clairement cette science.
Les clichés sont
d’Odile et Dominique.
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